Pour cette histoire culte, Brannagh use de caméras 65mm pour s’accommoder des intérieurs luxueux de ce train et des paysages somptueux qu'il traverse. Les compositions de plans sont magnifiques, joliment habillées par la bande-son de Doyle. La galerie phénoménale d'acteurs renforce l'atmosphère classieuse du long-métrage, et lui confère des allures théâtrales plaisantes. Néanmoins, le nombre de persos prévaut sur la création d'empathie. Pour ce qui est du contenu, le film est surtout centré sur la psychologie d'Hercule Poirot, que Brannagh interprète avec excellence. Cependant, toute l'exposition sur les méthodes du détective donne parfois l’impression d'y voir le Sherlock Holmes de Ritchie. Pour un film d'enquête dans un lieu aussi propice au huis-clos tendu que le train, on note également un manque de suspense et de mystère. On se contente effectivement de suivre les évènements, parfois ponctués de scènes d’action dispensables au vu de la nature sereine et cosy de l’œuvre.