Kenneth m'a tuer

J'étais tranquille dans mon bureau sirotant un verre de whisky tandis que je remémorais tous les faits qui m'avaient amener à considérer M.Branagh comme une ordure de la pire espèce. Le saligaud s'était bien foutu de ma gueule. Je le croyais inoffensif avec son cinéma moyen et voila qu'il me fait la pire crasse au monde.
Vous voyez dans mon métier, on en voit des vertes et des pas mûrs mais ce forfait donnait un goût bizarre à mon breuvage. Un goût de merde.
Ah j'en ai vu des crimes mais celui-ci était audacieux car il en accumulait plusieurs, une sorte de florilège quoi.
Et puis il y avait quelques choses de personnel dans cette affaire. J'étais beaucoup trop proche de la victime. J'ai comme qui dirait une admiration pour les films d'Hercule Poirot avec Peter Ustinov, c'qu'on appelle de la nostalgie.
On m'avait prévenu que c'était pas bon d'être trop proche de la victime. Tu perds en lucidité ce que tu gagnes en haine. C'est pas la première fois que ça m'arrive, j'me souviens d'une sale affaire nommé "DB Evolution" où j'avais eu l'impression que l'on me l'avait mise bien profond dans le fion.
Cette affaire n'est peut être pas le carnage sanglant qu'a été DB Evolution mais c'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase.

Bon j'vous rappelles les faits. Toute cette histoire débute dans une maison à Hollywood, personne ne se doutait de ce qu'il se tramait alors. Dans sa décapotable, un producteur plein de coke venait de débarquer afin de voir le bon M. Branagh avec une idée qu'il jugeait brillante .
- Bon Kenneth qu'est ce que tu dirais de faire "Le crime de l'Orient Express" version 2017? T'es chaud?
Kenneth réfléchit quelques secondes et puis imposa ses choix:
- Bon d'accord, j'veux bien mais j'veux incarner le rôle d'Hercule Poirot. Mais laisse moi le temps de choper un accent Belge crédible... Ah et puis je veux pleins d'acteurs super cher pour me donner la réplique.
- Deal!
- J'vois bien une réalisation bien conventionnelle avec des flashback en noir et blanc qui vont déchirer leurs mères.
- Deal!!
- Et puis tu sais, j'suis un artiste donc pas besoin de m'en tenir au bouquin, de toute façon le huis clos c'était une mauvaise idée (Et puis entre nous les bouquins c'est pour les cons qui ont du temps à perdre et le temps c'est de l'argent arf arf arf!)
- Deal!!!!
- Et puis tant qu'on y est, est ce qu'on rajouterais pas une petite course poursuite en plein milieu? J'suis sur que le gros Ustinov n'aurait pas pu faire ça! Arf Arf
- Deal!!!!!
- J'pensais à une moral pour le film du genre Charles Bronson dans "Un justicier dans la Ville", j'suis trop fan de ce film t'sais.
- Deal!!!!!

Quelques mois plus tard, Kenneth montra son chef d'oeuvre à son producteur. Celui-ci lui dit:
- J'adore ta réinterprétation contemporaine d'un classique de la littérature. T'es un génie! ... Mais elle est où la partie polar?
- Polar? ... Quoi Hercule Poirot c'est un polar?... Ah putain j'avais oublié ce détail. Bon attends j'rajoute vite fait un truc en plein milieu pour faire genre...
- Au faite, tu es chaud pour faire une suite? J'sens qu'on va se faire un max de thunes!

Malheureusement j'arrivais trop tard sur la scène du crime. Les criminelles s'étaient échappés pendant que moi je pleurais des larmes de sang. Mais je le jure sur tout ce que j'ai de plus cher mon enquête ne sera pas résolu tant que je n'aurais pas mis la mains sur ces scélérats. Car plus jamais je ne me laisserait maltraiter de la sorte! Plus jamais!

Affaire à suivre...