Tic tac

Après avoir été relativement "déçu" par Citizen Kane et De l'autre côté du vent (terminé après la mort du réalisateur), je me réconcilie avec Orson Welles grâce au Criminel. Et attention, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. Si je n'ai pas été très touché par les deux films que je viens de citer, ils sont quand même objectivement excellents et courez les voir si vous ne les avez pas vu.

Mais ici c'est du Criminel dont nous parlerons. En quelques minutes la situation est posée, tout s'enchaîne vite. Un ancien nazi est recherché, un enquêteur est sur le coup. Un de ses hommes de main est libéré pour pouvoir le tracer le plus facilement possible.

Bon déjà il faut quand même le rappeler, en 1946, même si le film est plutôt manichéen (un ancien nazi est forcément un monstre et ne peut cesser de l'être d'après la logique de celui-ci), la guerre est encore très ancrée dans les mémoires. Et Welles m'a eu avec ce film.

Car il sait filmer le bougre. Entre les jeux d'ombres, les quelques mouvements de caméra très élaborés pour l'époque qui paraissent presque anachroniques pour un ancien film, l'iconisation des personnages à travers la maîtrise de la grammaire cinématographique et même l'inventivité qu'il déploie pour filmer une partie de dames, j'ai été conquis.

Les acteurs jouent très bien, le scénario est vraiment très bon, avec un rythme impeccable : c'est un divertissement de l'époque, un bon, un vrai. Et dire qu'un Coca coûtait 5 cents à l'époque...