J'entends ici ou là sur les internets des avis tranchés sur l'humour et ses limites. Surtout quand cet humour touche à la religion ou à l'appartenance à une communauté. "Il faut faire un film sérieux sur la colonisation et l'esclavage en France!!!". Le problème n’est peut -être pas une question de genre entre la comédie ou le drame. Ce sont finalement deux formes de discours qui peuvent se valoir. Pour moi l’important reste quand même le fond. Que disent N’Gijol et Eboué ? Ils disent que certains se cachent derrière leurs croyances (les principales religions monothéistes, le pouvoir, les théories du complot, l’argent, le racisme…) pour ensuite assouvir leurs bas instincts (la cupidité, l’orgueil, la sexualité dépravée, la violence…) sans trop s’encombrer avec leur morale. Et sur ce postulat ils dépeignent des personnages caricaturaux qui ont tous ce conflit en eux (à part le personnage du jeune footballeur) et qui iront à leur perte. Je ne vois pas dans ce film une quelconque critique de l’esclavage ou des conséquences de la colonisation. Le choix de la république bananière appuie aussi cette idée de grandes hypocrisie généralisée mais ne sert pas de canevas à une dénonciation politique.
C’est finalement un constat assez pessimiste sur l’humanité, le tout enrobé dans de l’humour pour faire passer la pilule. Les religions ne sont jamais remises en cause mais les croyants oui. Ils préfèrent rire de nos hypocrisies pour mieux les dénoncer.
Est ce un manque de courage que de ne pas avoir été plus loin ?
Est-ce un manque de discernement que d’avoir déjà franchi ces limites ?
N’ont-ils fait qu’enfoncer des portes ouvertes depuis bien longtemps ?
À chacun son opinion, N’Gijol et Eboué ne donnant pas de réponse à ça peut être par manque de temps, de courage de jugeote...
jonibigood
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le 4 mars 2014

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