A force de chercher, on finit par trouver. Ayé! Enfin un Fritz Lang mineur!
Quelques plans qui rappellent qui est aux manettes de la caméra mais un film qui somme toute ne défrise pas du tout. Le propos est tout de même séduisant et assez bien amené à bout de bras par les pas si frêles épaules de La Stanwyck. A peu de choses près elle tient le film à elle toute seule. Aidée peut-être un peu par la prestation variable de Robert Ryan. Celle de Monroe parait par moments bien coller à son personnage. Mais j'ai quelques problèmes d'appréciation quant à Paul Douglas dans toutes ses tessitures si l'on puit dire (dans la routine bedonnante du pécheur naïf ou dans ses piques de colère démesurée : il est à deux doigts de se griffer le visage pour bien montrer qu'il est éploré) et les autres personnages secondaires ne sont pas plus attirants.
Un film dont on peut se demander ce qu'il fout dans le coffret Film noir n°2 de la Warner... Cette interrogation n'est pas seulement le fruit du happy end... point de meurtres, seuls quelques éclats de voix, le fracas des sentiments et surtout celui du désir enfoui, refoulé maladroitement par le personnage de Stanwyck et qui lui revient en pleine tête... forcément. La montée de la tension est l'axe central, la cheville de tout le film et vaut sans doute au film son adhésion au Noir. Ce point est à tel point évident qu'il ne faut pas longtemps pour s'en rendre compte. Du coup, on passe la majeure partie du film à attendre l'inéluctable... impatiemment.
Ca fait mal de le dire, mais je crains qu'on puisse dire de ce Fritz Lang qu'il n'est pas indispensable.
Alligator
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le 1 janv. 2013

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