"Le dernier empereur" : l'Histoire de la chine du vingtième siècle... . Bertolucci brosse une fresque épique impériale mais oublie légèrement son scénario en seconde partie. D'où l’essoufflement du rythme et de la tension apportée de chaque instant. Sinon, un réquisitoire contre les crimes de guerre. Un film engagé donc, qui prône avec force et courage, les dérives sanglantes de ce dernier siècle passé, à savoir les guerres et l'apogée du communisme en Chine ainsi que SA guerre civile (Mandchourie). Avec une ambiance instaurée à bloc, maître Bertolucci nous offre donc un spectacle radieux, rafraîchissant et magique. Une esthétique parfaite multi-récompensée à juste prix. Bandes-son, décors, costumes, photo, couleurs, tout est maîtrisée à la perfection, tout comme le dinosauresque "Gandhi". Ici, la photo est dirigée par Storaro, un autre maître en la matière. Il a fait office sur "Le dernier tango à Paris" (toujours de Bertolucci) et "Apocalypse now" notamment. Pour préparer le son, Hans Zimmer, à ses débuts (bien avant "Rain man" et "Le roi Lion", s'occupait déjà des musiques additionnelles. "Le dernier empereur" est aussi sublimé par une interprétation parfaite (elle aussi !) dominé par le duo John Lone-Peter O'Toole, charismatique à souhait. Et de mettre ma mention à l'acteur anglais pour son charme à l'anglaise que j'apprécie énormément. Pour revenir à la mise en scène, Bernardo Bertolucci ("Novencento", "Un thé au Sahara") reste sur les plans larges et impose ainsi son style lugubre et baroque (qui m'a gêné par endroit), mais d'une modernité déconcertante, un peu à la Visconti. Mise en scène épique donc qui s'impose ici comme le choix le pus judicieux. Un atout royal pour une Histoire impériale. Très longuet, cette épopée de Bernardo a tout pour accrocher mais pâtit de son scénario en seconde partie. Une semi-défaite finalement. Spectateurs, vive la Mandchourie !