In nomine dei Nostri satanas, Luciferi excelsi
Cette terre est le terreau de toutes les croyances et de tous les mythes, la sorcellerie côtoie la religion, les légendes sont mêlées à la superstition. chacun ici aura sa propre croyance puisque ce pays a été façonné par un enchevêtrement de culture diverses.
Ce sont là les propos résumés d'un interviewé dans le film Le Dernier Exorcisme, et s'il est un point fort du film c'est bien d'avoir retranscris le foisonnement des pensées occultes ou religieuses.
Autre point fort du film, le rôle du pasteur, qui nous montre le besoin de ses ouailles à consommer du divin, à se sentir rassurées même en prêchant n'importe quoi, il a le rôle de celui qui apaise même si lui même n'y croit plus et qu'il est en proie au doute sur l'existence divine. Le pasteur sait que pas ses discours et ses mises en scène il assure sa vie matérielle et celle de sa famille touchée par une épreuve. Ce qu'il ignore c'est qu'il devient alors ce qu'il combat. Sa foi a été mise à mal mais lors de son intervention il met en garde contre le prince du mensonge, qui prend des traits séduisants, il est devenu ce prince du mensonge, cynique et trompeur. Il n'en a certes pas conscience, puisque pour lui son action reste bénéfique après de ceux qui la réclament mais force est de constater qu'il manipule et trompe son auditoire.
De ce fait il n'est plus rien dans ce monde, il use de la parole comme il porterait des coups de glaive émoussé, la confrontation avec la possédée dans la grange étaie cet état de fait "des mots !" hurle le démon à travers le corps révulsé de la jeune fille. Ne croyant plus et corrompu par le mal, ce pasteur n' a d'autre choix que de subir un châtiment occulte.
Si le dernier exorcisme porte en lui des thèmes et un traitement réussi sur ces personnages, il est en cependant autrement sur le fonctionnement du film. Il se se compare automatiquement à l'Exorciste de William Fridekin modèle du genre en tentant d'apporter une touche actuelle sur la forme : style documentaire Blair Witch. Le pari aurait pu être réussi s'il n'avait été entravé de grosses maladresses. La plus lourde de toutes concerne la fin qui désamorce tout le préambule religieux, occulte et mystique du propos par un mauvais goût incroyable et ridicule au possible. La fin est d'autant plus dommageable à l'œuvre alors qu'elle avait atteint son sommet lors du second exorcisme. Le corps torturé de la jeune fille en proie au mal, ses propos et sa duperie représentant le vraie visage du démon. Le choix de prolonger le récit devenait délicat et il ne méritait pas d'être malmené par le ridicule de situation.
.A trop vouloir en montrer Le Dernier Exorcisme s'abîme là où il aurait pu briller.