Vous pensiez qu'Arnold était terminé... à tort !

Voilà longtemps que j’attendais avec une certaine impatience le retour d’Arnold au ciné dans un « vrai » rôle, puis hier, 20 heures, à l’affiche : « Le Dernier Rempart » !
Alors j’en suis sortie un peu déçue, pas par Arnold mais j’y reviendrai, mais par pas mal de points du film qui s’est révélé assez différent de ce à quoi je m’attendais.

Quand on reste dans le cadre de la petite ville de Summerton, lieu d’action du Sheriff Owens et de son équipe plus habituée à repêcher les chats dans les arbres qu’à traquer de vrais délinquants, avec ce petit relent de western, ce côté comédie réussi (Luis Guzman, vu dans OZ, est très drôle) et Arnold omniprésent, là, on est content d’avoir payé sa place, c’est ce qu’on attendait, ce qu'on voulait voir.
Puis très vite, on se rend compte que l’on suivra deux histoires en parallèle, ou presque. D’un côté, donc, la petite ville perdue près de la frontière mexicaine en bute à une bande de méchants emmenée par Peter Stormare ; de l’autre le FBI dirigé par un Forest Whitaker absent, au rôle assez inutile (et pourtant, j’apprécie cet acteur) qui traque le chef d’un cartel en fuite vers le Mexique, à bord d’une voiture surpuissante. Et c’est là que le bât blesse le plus, car hormis le peu de crédibilité (la voiture serait plus rapide qu’un hélicoptère - on a du mal à croire qu’avec les moyens actuels la police, le FBI, le SWAT même, ne soit capables d’ériger que de pauvres barrages composés de 3-4 voitures esseulées...) mais qu’importe, on comprend bien que cela est nécessaire pour que notre baron de la drogue arrive sans embûches jusqu’à notre sheriff en vue de prendre la dérouillée de sa vie ! Non, le pire dans ce film, ça reste… ben son méchant justement ! Je pense qu’on peut lui réserver la palme du méchant le plus ridicule et le moins crédible de l’histoire du cinéma ! Cet Eduardo Noriega, mais c’est juste pas possible, il a le charisme d’une patate douce et l’on a qu’une envie à chaque fois qu’il apparaît à l’écran : qu’il la ferme et que l’on retourne à Summerton !

Dans la deuxième partie, on a enfin droit à ce que l’on est venu chercher : de l’action décomplexée, de la punchline en veux-tu en voilà et un Johnny Knoxville ma foi hilarant sans être trop présent ! Et c’est là qu’on regrette que ce n’est pas été ainsi depuis le début… Tant pis.

J'avoue également qu'en allant voir un film par le réalisateur d'A bittersweet life et I saw the devil, je prévoyais quelque chose d'un peu plus... soigné peut-être, au niveau de l'esthétique et de la photo. C'est pas mal, largement mieux même que la plupart des films d'action que l'on a coutume de voir, mais ça reste en-deça de ses précédentes réalisations.

Et Arnold dans tout ça ? Parce que je ne cacherai pas que c’est pour lui, pour son retour, que je me suis rendue dans cette salle obscure (il aurait joué dans « Cinderella meets Twilight », je pense que j’y allais quand même… Fan, vous avez dit « fan » ?). Et bien il s’en sort très bien. Terminator a pris de la bouteille, mais, contrairement à d’autres acteurs de sa génération qui sont en train de devenir des caricatures d’eux-mêmes, grâce à pas mal d’autodérision sur sa prise d’âge, son léger embonpoit, l’ex-gouvernator n’en apparaît que plus sympathique. Et n’allez pas croire ! Il tient la route Arnie ! Il m’a suffi de le voir manier le fusil à pompe comme personne, de coller des pèches ou d’enfoncer comme un bœuf des portes qu’il lui suffirait d’ouvrir pour, avec une douce nostalgie, me sentir plongée pas mal d’années en arrière où, avec mon frère, on usait les VHS jusqu’à la corde à s’éclater comme des fous devant celui qui, pour moi, reste une figure emblématique du cinéma, de mon cinéma…

Bref ce film vaut surement un 6/10, voir un 5... Mais je suis d'une mauvaise foi totale et tellement heureuse malgré tout d'avoir retrouvé tonton Arnie, que, ce sera 7 et une recommandation par-dessus le marché, parce que, mine de rien, pour tous ceux qui comme moi on grandit avec ses films, c'est quand même trop cool et indispensable de le retrouver bordel ! Et personne ne pourra nier que...

HE’S BACK !!!
Pravda
7
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le 31 janv. 2013

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