Un réalisateur qui commence à rencontrer de gros succès hors de son pays, forcément, ça titille l’industrie hollywoodienne, qui s’évertue à tenter de récupérer le talent pour elle. Paris risqués qui se terminent régulièrement en amours impossibles, tant les bases canoniques des firmes américaines correspondent à des codes trop précis et envahissants, préférant alors sacrifier l’identité du cinéaste qu’elles convoitent pour le faire entrer dans leurs cases au final si réduites et monochromes. Ce n’est pas tous les jours qu’un Jean-Pierre Jeunet parvient à affirmer toute son identité graphique en s’implantant chez l’Oncle Sam, qui plus est dans une saga aussi exigeante productivement qu’ Alien. Et même si les contre-exemples font foison, et que certaines alliances ont été bénéfiques – on cite facilement John Woo, qui a tiré une épingle à peu près valide, mais dont les films à succès américains ont des ambitions moindres face à son accomplissement hongkongais -, les cinéastes asiatiques n’ont pas fait figure d’exception, étant ancrés dans un cinéma à l’identité éloignée des idylles hollywoodiennes. On pense à l’aller-retour de Tsui Hark, qui reviendra rapidement au pays, charcuté par les studios et déçu de l’expérience, et le parallèle peut se faire alors avec Kim Jee-Woon, qui va devoir refréner sa folie créatrice et son énergie à toute épreuve pour Le Dernier Rempart.
La critique en intégralité : https://onsefaituncine.com/2020/10/08/retrospective-kim-jee-woon-4-tentative-avortee-chauvinisme-exacerbe/