Deux jeunes filles se rendent d'Allemagne à Vérone, Italie, pour les fêtes de Noël. Leur train immobilisé, elles décident d'en prendre un autre, quasi désert, dans lequel elles vont être violées, torturées et tuées avant d'être balancées dehors par deux malfrats paumés, accompagnés d'une bourgeoise dominatrice rencontrée dans le train précédent (excellente Macha Méril qui aimait se frotter au bis). Le film a tout sur le papier d'un film dégueulasse et complaisant mais il ne l'est pas et c'est plutôt un bon film. Pour deux raisons principales; La première c'est qu'il est mis en scène pas le vénitien Aldo Lado et que c'est un excellent metteur en scène (troisième film que je vois après le chef-d'oeuvre Qui l'a vue mourir ? et le très bon Je suis vivant), et que, malgré le sujet, le cinéaste fait tout pour éviter la condescendance et la complaisance, et que ses idées de mise en scène prennent le dessus et évitent le scabreux. La seconde, c'est que ce genre de film autorise la revanche. C'est un sentiment peu glorieux, mais le film se termine par la mort de ces deux types par le père d'une des deux jeunes femmes. Loin de prôner la loi du talion, je dirais que Lado rééquilibre les forces et les sentiments, et crée en faisant cela un film où un sentiment ne domine pas l'autre. C'est difficile à expliquer, mais disons que voir des adolescentes se faire trucider est abject en soi, voir un homme en tuer deux autres à la carabine l'est tout autant, mais Lado dans les deux cas trouve la bonne distance pour faire passer l'un et l'autre et décrit ainsi un monde de violence très noir et sans aucun espoir. Un terrible constat, et un film de genre qui a une portée plus lointaine que ce qu'on pourrait croire de premier abord.