Près de Nizhniy Novgorod, la froide existence russe mène la vie dure aux croyances locales. « On oublie lentement dans le Nord », entend-on, sans doute de quoi se protéger contre l’inexpressivité et le mutisme que Fedorchenko dénonce avec toute la sobriété froide et cassante de la pluie sur une pierre.


Une expression lente, brutale, froide elle-même et qui fait en sorte de diluer ses lenteurs dans l’autoconscience, mais ce n’est ni plus ni moins qu’un poème naïf, écrit sur les choses qui entouraient l’auteur. On est guidé par le triangle de l’image, de la musique et de la voix off, austères mais bien agencés, mornes mais qui nous convainquent que le pays de la Volga est vraiment beau sous ses brumes novembrales.


Une sorte d’ASMR dépressif, dont les moyens et les scènes très longues qui ne disent pas grand chose dans un film petit nous font quand même nous demander si ce n’est pas un long-métrage produit au moindre effort.


Quantième Art

EowynCwper
4
Écrit par

Créée

le 15 avr. 2019

Critique lue 218 fois

1 j'aime

Eowyn Cwper

Écrit par

Critique lue 218 fois

1

D'autres avis sur Le Dernier voyage de Tanya

Le Dernier voyage de Tanya
Wings
10

Un moment de pure poésie.

Tout commence par l'achat de deux oiseaux achetés pour une poignée de roubles à un vieillard solitaire. Le film est introduit par un plan les montrant virevoltant dans une cage accrochée au vélo de...

le 11 nov. 2012

11 j'aime

Le Dernier voyage de Tanya
Elenore
7

Critique de Le Dernier voyage de Tanya par Elenore

Second film de fiction d'Aleksei FEDORCHENKO, cinéaste russe quasiment méconnu en France, Le dernier voyage de Tanya est un film rare, une pépite poétique qui tranche considérablement avec le paysage...

le 4 déc. 2010

5 j'aime

Le Dernier voyage de Tanya
Juliette-Cinoche
8

Les corps des femmes sont des rivières dans lesquelles coule l'amour

C'est une marche funèbre poétique, d'une mélancolie toute russe teintée d'érotisme brut qui va se noyer dans la rivière qui réunit les mortels qui s'aimaient. Le chagrin y est exorcisé par les...

le 28 janv. 2021

4 j'aime

4

Du même critique

Ne coupez pas !
EowynCwper
10

Du pur génie, un cours de cinéma drôle et magnifique

Quand on m’a contacté pour me proposer de voir le film en avant-première, je suis parti avec de gros préjugés : je ne suis pas un grand fan du cinéma japonais, et encore moins de films d’horreur. En...

le 25 oct. 2018

8 j'aime

Mélancolie ouvrière
EowynCwper
3

Le non-échec quand il est marqué du sceau de la télé

Si vous entendez dire qu'il y a Cluzet dans ce téléfilm, c'est vrai, mais attention, fiez-vous plutôt à l'affiche car son rôle n'est pas grand. L'œuvre est aussi modeste que son sujet ; Ledoyen porte...

le 25 août 2018

7 j'aime

3

La Forêt sombre
EowynCwper
3

Critique de La Forêt sombre par Eowyn Cwper

(Pour un maximum d'éléments de contexte, voyez ma critique du premier tome.) Liu Cixin signe une ouverture qui a du mal à renouer avec son style, ce qui est le premier signe avant-coureur d'une...

le 16 juil. 2018

7 j'aime