Plus qu'un détective, ce film met donc principalement en avant une sorte de Robin des Bois muni d'un sabre qui pourfend les cyniques et les spéculateurs du riz. C'est surtout un prétexte pour célébrer l'acteur iconique Kanjuro Arashi qui apparaissait pour le 300ème fois sur l'écran depuis ses débuts en 1927.
Ce n'était peut-être pas la meilleure des choses à fêter car le bonhomme accuse tout de même son âge. En plus d'un charisme pas si développé que ça, il est loin d'être un escrimeur de premier choix d'où des chorégraphie très approximatives, sans impacts pour des combats un peu mous.
Le scénario n'est pas des plus dingues non plus. On pourrait presque croire à plusieurs épisodes de série télé mis bout à bout pour atteindre les 90 minutes étant donné que toutes les 20 minutes, Kanjuro Arashi croise son double qu'il laisse échapper pour des raisons idiotes (on nous fait 2 à trois le coup de "oh un sifflet de la police, sauvons nous" et autres "Je ne te tue pas maintenant, mais la prochaine fois, tu n'y échapperas pas"), avec son lot mécanique de personnages qui surgissent au bon moment et au bon endroit. C'est donc très répétitif dans sa structure d'autant que le McGuffin est trop abstrait pour créer un suspens et que sa quête empiète sur les personnages qui ne sont jamais approfondis comme les rôles féminins ou l’acolyte d'Arashi. Les protagonistes sont limités donc à leur simple fonction : un samurai robin des bois, un double méchant, des orphelins voulant se venger, un détective sympathisant du redresseur de torts...
Les transitions un peu brutales laissent planer pas mal de coupes qu'on devine dommageable afin de ne pas dépasser les 90 minutes.


Pas folichon et Nakagawa ne semble pas faire beaucoup d'effort pour redresser la barre. Il n'a sans doute pas toute la liberté aussi pour celà avec sa vedette à commémorer. Il semble donc tirer volontairement le film vers le serial et tente de glisser un peu de ses films fantastiques (décors noyés dans la brume, une ouverture très graphique, pas mal d'utilisations d'ombres). Et surtout il parvient à donner un vrai sens du mouvement dès qu'il se met à bouger la caméra dans des travellings ascensionnels. C'est surtout le final qui est considérablement enrichi par sa réalisation avec un long combat dans une cave, capté dans une suite de travellings circulaires de plus en plus rapides. Il parvient aussi à bien exploiter son format scope avec des ennemis munis de lanternes. Le dernier plan est remarquable à ce titre.
De manière général, le scope couleur est quand même agréable.


Ses 10-15 dernières minutes parviennent à interrompre la succession de bâillements et même de sortir assez enthousiaste de la séance. A condition, de ne pas trop penser aux 70 premières minutes.

anthonyplu
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le 4 mai 2018

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