Le Dictateur par Linio

Il est toujours difficile d'écrire quelque chose sur une œuvre qui est considérée comme un pilier de la cinématographie.
Je dois dire en prémisse, du peu que j'ai vu de Chaplin, que je ne suis pas un grand fanatique de cet humour burlesque. J'ai toujours l'impression qu'il est enfantin, et j'ai du mal à comprendre que l'on puisse rire à l'âge adulte de quelqu'un qui se prend une poêle sur la tête et qui circonvole jusqu'à sa chute. Maintenant, je passe peut être à côté du vrai "humour" de Chaplin.

J'ai regardé ce film comme j'en aurais regardé un autre, en attendant quelque chose, une sorte de message, même si celui ci devait être passé par l'humour. Je n'ai pas vraiment ri durant le film, comme je m'y attendais, maintenant je suis de ceux qui restent assez circonspects lorsque l'on utilise l'humour pour présenter certains sujets (dans ce domaine j'ai exécré la vie est belle de Benigni). Je dois dire qu'ici j'ai trouvé certaines scènes plutôt bien choisies, notamment les prises d'emportement du dictateur, vouloir tourner un peu au ridicule Hitler, à une période contemporaine à celui ci, je dois dire, rien que pour ça, je m'incline du plus profond respect.

Maintenant j'ai trouvé le film plutôt plat. Je savais que le pitch présenté était l'amalgame entre le barbier et le dictateur, mais le sujet du film n'est finalement pas réellement ça, et ce pitch ne représente que la toute conclusion du film, ce que j'ai trouvé profondément dommage, et à vrai dire que je n'ai pas bien compris, je pense qu'il y avait réellement là de quoi faire de l'humour, même si on aurait été dans le cliché classique des quiproquos générés par ce genre de situations au moins il se serait passé quelque chose, car là, je n'ai pas l'impression qu'il se soit passé quoi que ce soit pendant deux heures. Alors certes, on enchaîne les gags plus ou moins drôles, mais au final, on raconte peu de choses, et somme toute (mais là encore, je dois être à côté de la plaque), j'ai cherché à rapprocher certains des événements du films à des faits réels, notamment l'invasion d'Osterlitch), mais n'ai pas vraiment réussi, et n'ai donc pas bien compris une partie du propos du film, pourquoi être resté si proche de la réalité pour finalement s'en écarter autant par moments?

Pour moi, le grand paradoxe de ce film est sa conclusion qui est finalement une propagande même pas réellement déguisée, et j'ai trouvé ça profondément dommage. Je comprends et respecte profondément la volonté de prendre parti contre les nazis en ces temps troublés, mais je trouve que rester dans l'humour jusqu'au bout aurait été beaucoup plus percutant que cette conclusion humaniste et profondément foireuse (sans rire, le barbier qui tente de faire la barbe à une femme et qui à la fin du film prononce des discours philosophiques...?)

Bref, je ne peux m'incliner devant ce film que par son époque et son propos, mais je trouve quand même que c'est "raté", ou alors, comme souvent, que je n'ai pas du comprendre ce que l'on a cherché à me dire...