Le Dirigeable par Maqroll
Un film de Capra de la première époque, celle qui précède les grands succès mondialement connus, qui est une véritable petite pépite à découvrir et à savourer. Précurseur de Horizons perdus, c’est un grand film d’aventures où deux hommes sont aux prises pour la conquête du pôle Sud, (l’un en avion l’autre en aérostat) et parallèlement pour le cœur de la même femme (la plus que charmante Fay Wray, pas encore passée entre les pattes de King-Kong !) L’aéronef est mené par un viril mais gentleman capitaine, l’aviateur lui est un casse-cou puéril que la vie va se charger d’éduquer, principalement grâce à sa femme, (toujours Fay Wray, qui va se révéler la plus forte dans ce monde d’hommes… Quelle leçon !) Le scénario est très habile, rebondissant sans faiblir jusqu’à la tragédie finale au dénouement heureux (évidemment, Hollywood !) À retenir aussi de superbes images de neige dans les solitudes glacées de l’Antarctique et d’autres encore plus originales (peut-être les seules à ma connaissance du cinéma américain), à valeur documentaire impressionnante, nous donnant à voir ce qu’était un dirigeable, ces engins qui ont fini par disparaître après la seconde guerre mondiale (et on voit bien dans le film quelle est leur faiblesse criante) mais qui n’en constituaient pas moins une alternative tout à fait sérieuse à l’aviation, ce que l’on ne sait plus guère de nos jours. Voilà donc un produit solide, comme Hollywood a su en faire, mais en même temps marqué par la patte unique de Capra qui apporte sa fraîcheur et son inventivité.