Le Discours d'un roi tire son scénario d'une histoire vraie, celle du Duc d'York (intepreté par Colin Firth), qui devient Roi d'Angleterre en 1936, suite à la mort de son père et à l’abdication de son frère. Son destin l'a amené à porter le nom de Georges VI, mais cette "chance" s'avère moins merveilleuse lorsque l'on sait qu'il souffrait de problèmes d'élocution, et qu'il était incapable de s'exprimer en public. C'est ainsi que le Roi va, avec l'aide d'un orthophoniste et de sa femme, tenter de corriger cet handicap qui l'empêche de profiter de sa position et de représenter sa nation à sa "juste valeur".



Biopic



Le film est tiré d'une histoire vraie, très peu répandue. Il s'agissait d'un sujet en or pour le réalisateur, car le spectateur allait très probablement apprendre quelque chose, et finira ce film plutôt satisfait. J'ai beaucoup aimé le fait de ne reprendre qu'une partie de la vie du personnage, cela permet de se pencher sur des événements plus précis et de les approfondir plus largement.
Avant de commencer le biopic, je m'attendais à voir le récit d'une simple anecdote narrant le problème d'un Roi peu banal, et qui plaira aux raconteurs d'histoires insolites en soirée. Heureusement, le film s'en tire très bien de ce côté, car des problématiques assez diverses rentrent en jeu dans le scénario et viennent apporter une dimension bien plus historique qu’anecdotique. Nous pouvons ainsi citer la montée du totalitarisme et la déclaration de guerre de l'Allemagne, que le Roi devra affronter au travers justement de discours. Nous pouvons également prendre l'exemple de la relation avec l’orthophoniste (interprété par Geoffrey Rush), qui s'avère complexe et particulièrement intéressante. J'ai donc été surpris par cette mise en scène d'une histoire vraie, qui apporte une certaine originalité dans les différents récits de personnages historiques que nous connaissions.



Bégaiements



Colin Firth avait déjà interpreté plusieurs personnages bègues avant celui-ci. On peut ainsi le retrouver dans la pièce de théâtre Three Days of Rain, ou bien dans le film Un mois à la campagne. Il le fait à merveille, et a même remporté le Golden Globe du meilleur acteur, le 26 janvier 2011. Je trouve qu'il est intéressant de traiter de ce handicap au cinéma, surtout que le scénariste, David Seidler, souffrait également de bégaiements durant son enfance, et ne peut qu'apporter au film un personnage encore plus touchant . Mais c'est également un travail très complexe, notamment de la part de l'acteur, pour arriver à un résultat réaliste et précis. C'est d'ailleurs pourquoi Colin Firth s'est longuement entraîné, avec l'aide de professionnels, pour acquérir la tonalité et l'accent de l'époque et de Georges VI. Il déclarera d'ailleurs dans une interview pour Le Monde :



J'ai pu écouter des enregistrements de discours de George VI. Ma voix est assez différente de la sienne, mais je me suis appuyé sur son rythme et sa manière d'utiliser les pauses. Il avait appris à ralentir sa diction quand il sentait qu'il allait buter sur un mot.




Confrontation des personnalités



J'ai très peu parlé du personnage de l’orthophoniste que le Roi consulta, et c'est pourtant un des personnages principaux du film. On le retrouve dans des moments où le Roi se remet en question, on le retrouve lorsque le Roi s'amuse (petite référence pour ceux qui connaissent héhé), on le retrouve lorsque le Roi s’ennuie. Mais il est surtout là, à la base, pour aider le Roi à surmonter son handicap. Les deux personnages peuvent en apparence paraître comme très différents. Tout oppose leur personnalité, leur comportement, et leur charme. Mais la fusion qui va devenir passionnelle au fur et à mesure témoigne d'une amitié très bien traitée par le réalisateur, et les acteurs eux-mêmes. J'ai adoré ce duo tout au long du film, et il nous captive. Sans celui-ci, l'histoire n'aurait pas eu beaucoup d’intérêt et le film n'aurait sans doute pas existé.



Verdict



Un biopic émouvant, original, qui présente deux acteurs éblouissants malgré quelques convenances. Le sujet traité était propice à la réalisation d'un bon film, et le pari a été réussi. J'ai beaucoup aimé les décors qui témoignent d'une architecture et d'une ambiance très anglaises et attirantes. Le film est parfois drôle, mais je ne pense pas que le but recherché était d'en faire une comédie. En somme, une histoire vraie traitée avec émotion, réalisée avec soin, et jouée à la (presque) perfection.

goetztom
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le 15 oct. 2017

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Tom Goetz

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