Huit ans après le Pont de la rivière Kwaï et trois ans après Lawrence d'Arabie qui lui valurent l'oscar du meilleur réalisateur, David Lean refait dans le film épique à grand spectacle. Et au vu du résultat, on aurait eu tort de lui en vouloir.


Il rembauche au passage Omar Sharif pour le rôle titre - Peter O' Toole qui avait d'abord été choisi ayant décliné l'invitation - et nous conte ici les aventures de Jivago, poète médecin tombé amoureux de la femme d'un révolutionnaire dans les temps agités que furent les années 1910 en Russie. Bon.


Omar Sharif est très bien en jeune poète un peu dépassé par les événements, la fille Chaplin m'a donné l'impression d'un Charlot en robe mais elle s'en sort bien. Il y a même Klaus Kinski à un moment qui campe un compagnon de voyage, engagé volontaire de force, mi fou mi philosophe.


La petite histoire est habilement mêlée à la grande, les décors sont à tomber par terre (d'ailleurs que le film ait été tourné en grande partie dans l'Espagne franquiste est d'une ironie délicieuse).
Et la musique de Maurice Jarre...


Le soucis c'est que quand on regarde de près, il manque deux ou trois trucs. Qu'on nous montre quelques vers du docteur par exemple, parce que après 3h de film sans nous en faire voir un seul, et alors même que ça constitue une partie importante de l'intrigue, j'ai sérieusement douté qu'il ait jamais été poète. J'aurais aussi aimé qu'on me raconte ce qu'il advient des quelques personnages secondaires. Après 3h20 de film, je méritais au moins ça.


M'enfin.

Factory
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le 7 mai 2015

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