Et voilà le deuxième film de Melville que je vois. Mais contrairement à L'Armée des Ombres, ici c'est un genre qui me plait bien: le film noir. Et on peut dire qu'en reprenant nombre des codes du genre côté américain, Melville a fort bien réussi son coup, et ça nous frappe dès la scène d'introduction, absolument magnifique. Le doulos, c'est le chapeau en argot, mais aussi un moyen qu'ont les flics d'appeler les indicateurs. Trenchcoat et décors urbains, tantôt crasseux tantôt plus chics sont de mise ici, le tout servit par d’excellents acteurs, de vraies gueules, avec un encore jeune Belmondo en tête d'affiche. Melville joue intelligemment des différentes ambiances, alternant entre passages de jours et de nuits, toujours avec un excellant éclairage. Sans parler du noir et blanc, qui donne ce cachet inimitable, parfait pour du film noir. Le scénario est très sympa, laissant la place à quelques surprises mais toujours de manière crédible. Un excellant film noir comme les français savaient aussi les faire.