Parfois trouver un titre amusant et original pour une critique est un vrai casse tête et d'autres fois ils vous tombent tout cuit du ciel comme une pluie d'évidences. Cette critique aurait pu s'intituler : Un Vrai Film - Yaka Faucon - Cours Francis Cours - Fat and Furious - Le Faucon qui Courait Comme un Poulet Etc Etc ... Oui Le Faucon est un film qui inspire la déconne et la moquerie car ce fleuron du polar d'action fiévreux français des années 80 possède le charme fou de ses nanars qui tutoient les abîmes du Z avec l’aplomb d'assumer les plus improbables errances cinématographiques.
Le Faucon c'est Frank Zodiak un flic totalement à la dérive depuis un terrible accident de voiture qui tué sa femme et plongé sa fille dans le coma. Autrefois flic d'élite (enfin il faut un petit effort d'imagination) Zodiak est aujourd'hui cantonné à prendre des dépositions sous le regard méprisant de ses collègues qui le traite de moineau. Pourtant le hasard fait que Zodiak recroise la route de Gus un dangereux malfaiteur qu'il décide alors de pourchasser sans relâche.
La Faucon s'inscrit dans toutes cette vague de polars urbains français des années 80 qui découlent du succès de La Balance de Bob Swain en 1982 et de cette volonté de montrer des personnages de flics borderline et torturés sur fond de saxophone plaintif. Le film réalisé par Paul Boujenah , le frère de Michel qui apparaît d'ailleurs brièvement dans le film, est un incroyable récit bourré d'incohérences, de raccourcis , de situations grotesques et surtout de dialogues perchés absolument hilarants. Le film qui se déroule sur 24 heures est une sorte de longue course poursuite durant laquelle les événements viennent s'enchaîner à la va comme je te pousse parfois sans d'autres raisons que de faire avancer le bousin. Forcément le film doit beaucoup à Francis Huster qui joue le flic cabossé et obsédé par les USA et les hambourgueures au point de péter les plombs à coup de dialogues surréalistes comme lorsqu'il hurle qu'il a envie d'un chizebourgueure avec du fromage et du ketchup. Mais le film offre à Francis Huster en mode Darty Harry d'autres grand moment comme lorsqu'il drague limite pédophile une gamine dans un magasin de jouet, qu'il s'interroge sur le masculin de girafe ou qu'il se fait aider par un gosse de cinq ans à vélo pour désarmer le malfrat qu'il course comme un dératé depuis le début du film. Impossible forcément de ne pas parler des premières courses du faucon tout en moulinage des bras qui ont la grâce de la course d'une autruche à qui ont aurait collé des bras en mousse. Menu XL avec suppléments connerie, Le faucon est vraiment l'un des fleurons de ce qui pourras se faire de plus ridicule (Avec plus tard L'immortel de Ricard Berry) lorsque le cinéma français tente de se la jouer à l'américaine.Pour le plaisir le film permet de croiser quelques débutants et futurs célébrités comme Isabelle Nanty, Vincent Lindon et Agnes Jaoui dans un tout petit rôle.
Le Faucon est finalement un film des plus sympathique et surtout l'assurance de passer un bon moment.