Comme les rois mages en Galilé

Au risque de me faire taper sur les doigts par les nombreux afficionados du cinéma de John Ford je me risquerais à dire que Le Fils du Désert est sans doute mon John Ford préféré. Cela s'explique surtout par le fait que je ne suis pas un grand admirateur de ce cinéaste, et que ce film ressemble assez peu à ce qu'il a pu faire. On parle beaucoup de La Chevauché Fantastique ou de La Poursuite Infernale auxquels je n'ai pas du tout accroché.
Ce serait peut être même mon John Wayne préféré. Comble de l'outrecuidance pour le jeune con que je suis qui ne comprend goutte au bon western d'antan. Calmos, j'ai dit peut être. Je le mettrais sans doute derrière Rio Bravo ou True Grit.
C'est vrai qu'au bout d'un moment c'est saoulant de voir John Wayne jouer les James Bond du désert. Le mec increvable qui esquive les balles comme dans Matrix mais sans ralenti, qui sauve le monde en appuyant sur le gros bouton rouge à la dernière seconde, et qui serre la meuf qui est juste là pour être serrée. Rien de tout ça dans Le Fils du Désert, merci John Ford.
Ici John Wayne et ses comparses doivent s'occuper d'un petit Jésus en culotte courte que le destin à placé sur leur route. Voir ces bandidos essayer de changer les couches d'un marmot ou de la faire manger est assez drôle. C'aurait pu être le pitch d'un comédie burlesque avec Jerry Lewis et Jack Lemmon mais non. Le film est sérieux, bien que non dénué d'humour, et pour cause car il ne s'agit pas moins que d'une revisite du mythe des rois mages.
Les films bibliques ou semi-bibliques des années 40-50 sont souvent trop grandiloquent et prosélyte. Ce n'est pas trop le cas ici où le message passe sans trop de lourdeur.
Les acteurs sont très bons et John Ford nous offre quelques magnifiques images de ce paysage désertique à perte de vu. Un John Ford que je n'hésiterai pas à revoir si j'en ai l'occasion.