Le Gamin au vélo par Cinemaniaque
Il en faut peu pour faire bien mieux : avec (beaucoup) de soleil, et un peu de musique (très mal utilisée, mais bon), le film des frères Dardenne se détache formellement de leurs précédentes oeuvres, tout en gardant les grands traits stylistiques (plan-séquences, plans serrés, caméra à l'épaule) mais moins pesants (la caméra, à l'exception de 2-3 scènes, tremble nettement moins : ce n'est plus tellement une caméra d'observation qu'une caméra qui suit les personnages). C'est une continuité dans l'oeuvre des frères : si L'enfant était le gamin de La promesse ayant grandi, ce Gamin au vélo serait le bébé de L'enfant devenu pré-ado. Parallèlement, la fin se veut un pied de nez au regard sombre que les Dardenne ont pu avoir ces dernières années, comme une renaissance. Cécile de France est sublime de retenue, tandis que le jeune Thomas Doret compose un gamin pour le moins exaspérant, ce qui m'a un peu gâché le film. Je ne serais néanmoins pas étonné si le film remportait quelque chose à Cannes, tant il s'agit de l'un des meilleurs Dardenne que j'ai pu voir.