Ça se regarde bien, sans temps mort. La première scène entre l'assassin et le gangster est typiquement le genre de scènes que j'adore au cinéma. On a vu au préalable chacun des deux à l'oeuvre - le gangster est un mastodonte, l'assassin est un malade vicieux - et on frémit délicieusement (en se frottant les mains) quand le hasard met l'un sur la route de l'autre. Et la scène est sympa, mais sans plus : elle aurait pu être plus longue, plus lisible surtout, plus violente, plus posée... Elle est énorme sur le papier et comment elle est amenée, mais sa réalisation est sans génie.
Le reste du film est prenant grâce au récit mené tambour battant, mais c'est difficile de prendre au sérieux cet univers tantôt effroyablement réaliste, tantôt versant dans la déconnade (le flic lui-même, qui en fait trop dans le show, ou encore ses provocations incessantes envers le gangster qui ne lui valent aucune menace sérieuse, il ne cesse de jouer avec le feu mais ne se brûle jamais).
L'assassin est lui, bien flippant. C'est probablement le perso le plus remarquable des trois.
Les scènes à la musique enjouée, où limite on nous montre les joies de la collaboration police-mafia, cassent le trip sans vraiment apporter de l'humour ou de la profondeur.
Je me suis senti diverti mais pas bouleversé du tout. Au contraire d'un autre film coréen, The Chaser par exemple.