Un bijou. Un bijou dans un écrin d'or. Je crois que ce n'est pas utiliser l'exagération que de le définir ainsi. Chaque cinéphile qui sommeille en chacun qui lit cette critique devrait avoir droit à sa bonne surprise en guise de cadeau de début d'année. Pour moi, après cette hotte saison, j'ai eu la chance d'obtenir un peu de rab'. Ce n'est pas de France, de Navarre, hein! ou d'Agneau que provient cette merveille. C'est au Japon qu'a été fabriqué, taillé, ciselé ce petit bijou. Ce bijou, c'est le Garçon et la Bête.
Pas besoin de m'étendre dessus des siècles et des siècles, amen, pour vous prouver à quel point j'ai aimé ce film. Et pourtant, de prime abord, il n'avait rien pour me plaire. Film d'animation japonais mélangeant la vie réelle et un monde à part, où les animaux sont personnifiés au possible, ce n'est pas ma tasse de thé habituelle. Sauf que ce thé japonais là, il se déguste et se savoure. Admirateur d'Hayao Miyazaki sans en être non plus un fan acharné, j'étais en revanche moins aux faits de la carrière de Mamoru Hosoda. Ayant démarré dans les univers des classiques "Digimon" et "One piece", il s'est fait connaître chez nous avec son dernier film en 2012 "Les enfants loups, Ame et Yuki". Et avec cette nouvelle réalisation, il s'affiche comme un petit malin du crayon, qui propose une animation nette et sans bavures.
De quoi ça parle ?
D'un petit garçon baptisé Kyuta dès son arrivée dans le monde des Bêtes. C'est l'un des rares à avoir visité les deux mondes après avoir été plus ou moins entraîné par Kumatetsu, qui cherche à devenir le chef suprême et respecté. Mais pour cela, il a besoin d'un disciple qu'il trouve en la personne de Kyuta. Pas sans mal, les deux sauvages apprennent à se respecter, à s'apprivoiser et à tomber en amitié l'un pour l'autre. Mais jamais, ils ne l'avoueront, bien trop de fierté pour cela.
Alors, au sortir de la séance, on repart avec l'impression d'avoir vu une belle oeuvre, très esthétique, onirique, étrange, joyeuse, expressive, bestiale et chorégraphique. Mais reste une question, de laquelle en découle une avalanche : quel est le sujet du film ?
Est-ce un film sur la recherche d'un père ? D'un ami ? Est-ce un film sur l'amour ? Sur l'acceptation de l'autre ? L'acceptation de soi ? Le sacrifice ? Est-ce une comédie, un drame, une romance, ou un film transgenre ? Est-ce réellement un film fantastique, ou avant un film symbolique ?
J'ai surement des réponses à vous proposer, mais la meilleure réponse reste dans les salles obscures. Au cinéma, le noir porte conseil...