Mamoru Hosoda fascine. Réalisateur encore assez jeune, dans un milieu où les grandes pointures se rapprochent de la retraite, l'ont passée depuis longtemps où encore sont déjà morts (certains bien trop jeunes, Mr Kon, je vous salue), il a commencé sa carrière avec des films destinés avant tout aux enfants. Il décolle littéralement en devenant free lance, et en partant sur un cinéma (car oui, c'est du grand cinéma) pour un public plus vieux, sans pour autant fermer la porte à son premier public. Je pourrais rentrer en détail sur la qualité technique, avec ses effets de toute beauté, son animation époustouflante, où encore sur la direction artistique, ici aussi un sans faute. Je pourrais venter la qualité des personnages, l'intelligence dans l’écriture. Comment, d'une base qui est pourtant simple et déjà vue milles fois, à savoir un parcours initiatique, Hosoda nous emmène plus loin, bien plus loin, maniant avec intelligence son récit.
Mais je ne ferais pas tout ça. Parce ce film est l'un de ces films qui se vit, qui se ressent. Qui, si vous vous laissez embarqué, vous prendra aux tripes. On pourrait être tenté de comparer Hosoda avec Miyazaki. Il y a bien quelques points communs. Mais là où Miyazaki, avec grand talent, arrive à garder son postulat simple pour en faire quelque chose de féérique, Hosoda mise, avec tout autant de talent, sur une multitude de sous-couches au récit, surprenant le spectateur, l'emmenant sur des chemins qu'il n’envisageait pas au début. Et c'est juste génial. Sans doute le réalisateur à suivre aujourd'hui pour qui aime la grande animation Japonaise. Au fur et à mesure de ses œuvres, il n'a cessé de monter en puissance. Le garçon et la bête confirme le constat.