Quelques longueurs rattrapées par de bons acteurs
En allant voir "Le Grand Bain", je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre. J'avais à peine visionné la bande-annonce et avais juste en tête le casting d'acteurs.
Le Grand Bain c'est l'histoire de ce groupe d'hommes, qui s'offre une parenthèse et un rêve quotidien en partageant un cours de natation synchronisée. C'est aussi deux femmes, anciennes championnes, brisées par la vie, qui retrouvent espoir et joie de vivre en entraînant cette équipe peu orthodoxe. Si le début du film est un peu longuet, les personnages deviennent vite attachants grâce au jeu impeccable des acteurs. On a envie de s'accrocher pour savoir où ce groupe un peu fou, un peu abîmé, un peu déprimé va nous amener. On les suit, à travers leur quotidien bordélique, à travers leur rêve de médaille d'or au championnat du monde de natation synchronisée en Norvège. L'introduction du film, narrée par Mathieu Amalric, instaure le rythme et l'histoire un peu folle de ce feel good movie de Gilles Lelouche.
De la mélancolie, au sourire, au rire, aux larmes
Les personnages, bien qu'attachants, nous font parfois un peu pitié. On a mal pour eux, on s'inquiète, on a envie de les aider, on ne les comprend pas toujours. Gilles Lelouche montre, à travers son film, l'évolution de ce groupe singulier. Liés par un sport original, moqué et peu considéré, ils se serrent les coudes, se font rire, s'envoient de dures réalités à la figure pour s'élever. On ressent diverses émotions tout au long du film. Parfois triste, on peut en un quart de seconde se mettre à rire. Puis à les admirer. Les 2h20 de long métrage sont comparables à un jeu d'équilibriste, oscillant constamment entre situations drôles, tragiques, absurdes, émouvantes. Le personnage de Leila Behkti apporte ce qu'il faut d'insolence quand celui de Virginie Effira apporte la douceur.
On ne peut ressortir de cette projection qu'avec le sourire aux lèvres et l'envie de se dépasser. Une belle réussite pour un film sans prétention !