La participation de Gilles Lellouche en tant qu’acteur à des comédies aux qualités inégales pouvait interroger : sa première réalisation allait-elle s’inscrire dans la lignée des récentes comédies grand public misant davantage sur une franchise BD (Gaston Lagaffe) ou des héros installés (Aladin) que sur des qualités scénaristiques ?
À n’en pas douter, avec Le Grand Bain, Gilles Lellouche veut surprendre et il le fait d’entrée, avec une ouverture qui ne détonnerait pas chez un Michel Gondry ou un Jan Kounen. Mais surtout, il réussit à installer grâce à son casting haut de gamme une comédie feel good où le rire naît de la dépression de ses protagonistes haut en couleur. À commencer par Mathieu Amalric, vraie révélation comique de ce film, rare dans un tel rôle et très efficace.
Pour se sortir de sa dépression, son personnage ira à la rencontre d’une équipe de natation synchronisée masculine qui a tout de l’équipe de bras cassés : un patron qui gère sa société de vente de piscine n’importe comment (Benoît Poelvoorde), le manager au caractère irascible à la vie familiale sur le déclin (Guillaume Canet), le rockeur qui attend depuis 20 ans le succès et sers les repas à la cantine du collège de sa fille (Jean-Hugues Anglade) Un film de mâles ? Pas seulement, il faut aussi compter sur les prestations de Virginie Efira en ancienne championne alcoolique et Leïla Bekhti en coach autoritaire. Entre autres.
Tendre avec ses protagonistes, efficace dans son écriture, Le Grand Bain fait mouche avec des effets comiques réussis, même si le film tombe parfois dans la facilité. Au final, le film de Gilles Lellouche met de bonne humeur, ne déçoit pas son spectateur et tente de sortir des sentiers battus. Et ce n’est déjà pas si mal.