C’est l’histoire d’un mec dépressif qui rencontre d’autres gars qui ont aussi des problèmes. Ensemble ils font une activité improbable qui va leur permettre de reprendre confiance en eux et en la vie et de se remettre en selle. Ou dit plus simplement : chacun a ses problèmes. Les principes du film de potes (le buddy movie donc) sont les suivants : Les personnages sont différents mais sont amenés à collaborer. Comme ce sont des mecs, ils s’engueulent et se font des tapes dans le dos. Au final, ils laissent transparaître leur fragilité, ce qui relativise généralement le virilisme affiché de prime abord. Et bien le Grand Bain colle parfaitement à la définition. Et c’est tant mieux car quand c’est bien fait, ça crée des films attachants. Ici, le film vaut surtout pour sa galerie de personnages à la fois drôles, décalés et touchants. On pense surtout aux persos incarnés par Anglade et Katerine, formidables losers qui vivent dans un monde qui ne les mérite pas. Les personnages féminins ne sont pas en reste puisque l’histoire qui lie Efira et Bekhti fonctionne elle aussi très bien. On rit souvent et on s’émeut parfois devant le spectacle de tous ces gugusses qui se débattent pour ne pas perdre pied. Mais il y a aussi quelques regrets. Trop long, le film peine à renouveler l’intrigue et se perd dans des digressions inutiles (le vol) et dans des scènes de déjà vu (l’entraînement vache). Trop appuyé, le montage fait trop dans l’évidence alors qu’il gagnerait à manier l’ellipse. Trop présente, la musique semble vouloir masquer un scripte qui ne vise pas toujours juste. Trop trop, le cocktail tire-larme est fatigant parce qu’impérieux et autoritaire. In fine, un film qui vaut le coup d’œil pour sa première heure surtout mais elle justifie à elle seule qu’on regarde le tout jusqu’à la fin. Ha, et oubliez cette histoire de ronds et de carrés, c’est bidon.