Alors que résonnent les accents tragique et romantique de la musique de Nino Rota la caméra présente le parc d'une grande propriété aristocratique, s'attarde sur les statues, sur la splendeur de la maison, signe de richesse et de puissance. Mais les statues ont le nez cassé, la maison semble déjà ancienne et marqué par le temps, dés son générique le film de Visconti se place sous le signe du délabrement et pose le leitmotiv de la décadence qui traverseras tout le film. Les costumes, les décors, les meubles au milieu desquels évoluent les personnages sont d'époque, ils sont beau certes mais vieux, poussiéreux et froissés .
Comme dans le roman de Lampedusa abondant en description décorative, Visconti s'attarde sur des des détail de décors, surcharge son cadre d'objet, de tenture, de tapisserie de tableau. Si il filme les personnages de loin c'est pour les replacer dans leur décors, au milieu des splendeurs qui font leur quotidien et qui manifestement les étouffent, d'autant que l'éclat de ces splendeur semble déjà passé. Le rythme lent du film cette propension a s'attarder sur des détails d'objets, de vêtements, de décors nous donne l'impression d'assister au lent pourrissement de la classe aristocratique et de sa culture.
Car c'est bien de cela qu'il s'agit le prince Salina est le dernier représentant de cette ancienne noblesse c'est un personnage tragique,le vieux guépard qui pensant sauver les meubles va de désillusion en désillusion. Croyant garantir l'avenir de l'aristocratie il ne peut que constater le délabrement moral et intellectuel de celle ci, croyant trouver son alter-égo dans son neveu ce dernier se révèle être un médiocre de plus une pâle copie de son oncle et un pantin de la bourgeoisie.
C'est dans la longue scène du bal qu'éclate au grand jour cette décadence les aristocrates sont essentiellement montré comme des être frivoles, bouffis d'orgueil abrutis par les honneurs et les fêtes, parfaitement inconscient des changements politiques majeures qui viennent de se produire. A cette décadence sociale correspond la prise de conscience de son age par le prince Salina, et lorsqu'il laisse rouler une larme sur sa joue devant le miroir il pleure autant sa jeunesse perdue, que le monde qu'il représente et qui disparaitra avec lui.
Dracula
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le 28 sept. 2013

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