il grido di ghepardo

Le Guépard nous invite à festoyer au sein d’une Sicile à la fois ardente et raffinée. Dans une version restaurée qui lui rend grâce, les paysages brûlants nous transportent et les intérieurs richement décorés nous font rêver d’un temps perdu. Les valses tant musicales que dansées rythment le film d’un pas paisible, qui à certains moments, se retrouve coupé par le pas cadencé des chemises rouges du fantasmé Garibaldi. Toutefois la réelle beauté de ce film se trouve au sein de contrastes grandioses, tant poétiques que dramatiques.
En effet les premiers contrastes se trouvent dans une direction artistique digne des plus grands, qui joue sur les éclairages venant sublimer les émotions fournies par les acteurs.
Les seconds nous sont transmis à travers Burt Lancaster sous les traits du guépard. Ce dernier nous livre une interprétation grandiose à travers un personnage en proie à un mal du siècle et tiraillé par la fuite du temps. En effet ils contrastent avec l'effervescence de son époque, l’esprit supérieur mais le corps trop vieux.
Le dernier contraste est historique et oppose l’Italie des princes à celle du peuple. Deux paradigmes où Silena apparaît comme à l’étroit. Ainsi le spectateur assiste avec émotions à cet d’homme qui se bat avec le temps apparaissant comme mi fœtus mi momie sur un champ de ruines où la jeunesse tente de bâtir ses fondations.