« Le guerrier solitaire » est un film complètement atypique qu’on pourrait qualifier d’anti commercial.
Sa force principale demeure dans l’incroyable beauté de ses images, ses montagnes majestueuses, ses mer brumeuses, ses fleuves sombres, ses forets denses ou chaque parcelle vibre d’une nature omniprésente, écrasante, rappelant à l’homme sa petitesse et la vanité de ses projets.
La musique, toujours exceptionnelle chez Refn atteint ici des sommets d’intensité, magnifiant des paysages ou des situations pourtant déjà à la base captivantes.
A travers l’épopée insensée de ces croisés Vikings remontant un fleuve en territoire hostile on pense à « Au cœur des ténèbres » de Conrad, à la version de Coppola dans « Apocalypse Now », on pense également à « Aguirre la Colère de Dieu » de Werner Herzog.
Le rythme du film est lent, les dialogues quasi absents, la violence parcimonieuse.
Refn laisse parler la beauté des images et le magnétisme de son acteur fétiche, l’incroyable Mads Mikkelsen plus charismatique que ne le sera jamais n’importe quelle star hollywoodienne.
One-Eye joue le rôle du mystérieux passeur ramenant les chrétiens en quête de pouvoir vers un enfer sans retour.
J’ai vu dans « Le guerrier silencieux » une formidable ode à la puissance de la nature, aux mythes Vikings et une critique de la religion monothéiste par nature vouée à véhiculer l’exclusion et la domination.
Refn s’est ici pour moi surpassé, atteignant un niveau égal à celui des plus grands cinéastes et produisant sans nul doute un film culte à la beauté étrange et déroutante.
Les fans de films d’actions basiques ou de comédies faciles pourront passer leur chemin.
Critiquecompletesurmonblog