A la revoyure, un film décidément très refnien, avec son personnage central concentré de badassitude mutique et virile, ses longs plans figés magnifiquement mis en scène, ses soudains accès de violence très gores et ses dérives autistiques du scénario. Bon, quand on entend le réalisateur causer de son œuvre, ça semble tout de même prendre sens pour lui (il qualifie VR de film de "SF mentale").
Pour le spectateur, c'est plus difficile, il faut vraiment accepter de se laisser porter par l'ambiance et la beauté des images, sinon l'ennui guette. Les acteurs se montrent toutefois à la hauteur de l'enjeu car ils parviennent à capter l'attention avec un simple regard, une pose, un look (le film est d'ailleurs vraiment réussi sur cet aspect esthétique des vikings).
Personnellement, je vois dans le perso de One-Eye un mix entre un psychopompe qui accompagne les âmes en Enfer et un Virgil permettant au gamin de traverser sans trop d'encombre ces mêmes Enfers (mais pour quelle destinée, mystère...). J'ai plus de mal à intégrer là-dedans la séquence de défonce hallucinatoire qui, quand on s'y arrête, fait vraiment penser à un ancien clip de prévention contre les effets de l'alcool (risque de noyade, de viol, etc.). Enfin brefle, c'est justement l'intention de NWR de provoquer le doute et la confusion, et c'est plutôt réussi.
Et la superbe séquence d'évasion de One-Eye rappelle à quel point Refn est compétent en matière d'association calme-tension. A quand un pur actioner, juste pour voir ce que ça donnerait ?