Au cinéma français - R.I.P
Quand on aime, comme c'est mon cas, le cinéma français dans toute sa diversité, allant de Clouzot & Carné dans les années 50 à Bacri & Jaoui dans les années 2000, en passant par Verneuil ou Chabrol, on profite d'un film comme " Le guetteur " pour poser cette question qui fâche : Que se passe-t-il avec le cinéma dans ce pays ??
Comédies, drames, petits ou gros budgets, il semble que chaque année fasse descendre un peu plus vite le couperet d'une guillotine actionnée par la main invisible de la médiocrité.
Une fois encore, ce "Guetteur" n'échappe pas à la règle et nous offre une triste biscotte à la margarine, un comble au pays du croissant au beurre...
L'occasion de s'interroger sur les raisons d'un tel naufrage et d'apporter, peut-être, un début de réponse en se posant une simple question : " Où sont passés les dialogues ( et les scénarios... ) ?? "
De maladresse en prétention, comment défendre une seule scène de cet abominable navet sans goût ?
Existe-t-il un fonds social de remboursement pour les victimes innocentes ayant dépensé un billet de dix euros pour aller subir cette tragi-comédie de 84 minutes ?
Comment réussit-on le miracle de faire déjouer Auteuil et Kassovitz à ce point ? Comment ose-t-on financer, réaliser, monter et distribuer un tel vide et croire que le spectateur mordra à l'hameçon ?
Photographie pitoyable ( par pitié, arrêtez avec ce filtre bleu, on va vomir ! ), dialogue inexistant ou faux, magasin de clichés, intrigue à la limite de l'absurde, musique "originale" digne d'un téléfilm policier allemand des années 80...
Pour ceux qui sont allés jusqu'au générique de fin, je dédie l'unique étoile aux techniciens, câbleurs, électriciens et cantiniers qui, grâce au CNC, auront réussi à atteindre leur nombre d'heures d'intermittence et à survivre dans un tel marasme.
Certes, tout le monde ne peut pas être Audiard ( père ou fils ), mais doit-on pour autant continuer à subir des tortures aussi inhumaines ?
Qu'on nous rende (au moins) Claude Zidi, par pitié...