D'abord pensé comme un diptyque, le fin ouvrage qu'est Le Hobbit se révèle découpé en trois parties cinématographiques pour le bonheur des fans de l'univers de Tolkien. Succès commercial au rendez-vous, Peter Jackson conclut cette trilogie après un final du second opus totalement rageant. Ce troisième film ouvre donc là où s'était arrêté le deuxième, par l'attaque du dragon Smaug sur la ville de Lacville, libérant ainsi tout son courroux sur des habitants innocents. La troupe de nains, accompagné du maintenant célèbre hobbit Bilbon, attitré cambrioleur, tentant de reprendre le royaume d'Erebor, voient affluer elfes et hommes convoitant les trésors et multiples richesses enfouis sous la Montagne Solitaire. S'ajoute à eux les troupes d'orques dirigés par le mystérieux Nécromancien, Erebor représentant pour eux un passage stratégique. Si l'affrontement entre ces armées pouvait poser un gros problème de réalisation, c'est sans compter le savoir faire de Jackson qui orchestre à la merveille cette bataille de près de trois quart d'heure. Le réalisateur alterne alors différents duels, que ce soient entre Thorin et Azog ou Legolas et Bolg, disposant alors d'un incroyable sens du rythme. De plus, les scénaristes arrivent à développer le personnage de Thorin et montrent une nouvelle face de sa personnalité, plus inquiétante, celui-ci étant aveuglé par le pouvoir que peut procurer l'Arkenstone, pierre procurant un pouvoir légitime sur Erebor ainsi que de ses richesses. Les scénaristes y font une très judicieuse comparaison entre le futur roi nain et le dragon Smaug, tous deux affolés et tyranniques devant tant de richesse, comme ci cette dernière était maudite par le dragon. À propos de richesse, on peut en déduire un certain message politique actuel et en particulier une critique du capitalisme avec la volonté de toutes ces armées de conquérir cet endroit d'un grand pouvoir. Richard Armitage qui interprète Thorin montre alors son talent d'acteur, se présentant comme étant l'anti-Aragorn, Martin Freeman est toujours aussi désopilant en Bilbon Sacquet et Ian McKellen toujours aussi mythique en Gandalf le Gris. Pour ce qui est du reste du casting, on est content de retrouver Christopher Lee en Saroumane, Hugo Weawing en Elrond déjà présent dans le premier volet, la rayonnante Cate Blanchet en Dame Galadriel ainsi que le reste de la troupe des nains. Seul le personnage de Bard, joué par Luke Evans, semble être assez sacrifié après son acte de grande bravoure dans la première partie du film. La relation entre l'elfe Tauriel, incarnée par la très éblouissante Evangeline Lilly, et le nain Kili, interprété par Aidan Turner, n'est pas non plus très exploitée et se révèle même très classique mais à au moins le mérite de proposer un peu d'amour entre toute cette bataille. Et reste, après cette immense palette de personnages, Legolas, incarné par le très fade Orlando Bloom, qui prend un peu plus d'ampleur et devient encore plus badass tout comme sa comparse Tauriel. On regrettera néanmoins une ouverture assez expéditive, remettant alors en cause le choix de fin du deuxième opus, sacrifiant ainsi le personnage de Smaug qu'on aurait aimé voir plus à l'écran. Reste quelques passages assez long mais le scénario repose essentiellement sur l'incroyable maîtrise de Peter Jackson à la réalisation, véritable antithèse de Michael Bay. Côté technique, les effets spéciaux sont vraiment mieux maîtrisés que dans le précédent volet, beaucoup plus minutieux dans la conception des armées. On retiendra aussi la séquence parfaitement épique de la bataille entre Legolas et Bolg sur un pont de pierre qui s'écroule. De plus, Jackson revendique fièrement son HFR, ou High Frame Rate disponible dans certains cinémas, remplaçant les 24 images par seconde habituelles par 48 images par seconde. Le résultat est forcément là, plus développé que sur les deux précédents opus, ce HFR se révèle parfaitement fluide et inédit rendant alors les scènes de batailles plus lisibles et épiques. Mais pour ce qui est de la 3D, celle-ci est comme son acolyte parfaitement fluide mais hautement inutile, ne présentant aucun effet de jaillissement si ce n'est un effet de profondeur grandement immersif lors de la bataille. La musique d'Howard Shore n'est pas non plus exceptionnelle, si marquante que ça en comparaison aux deux premiers volets, se contentant de reprendre les thèmes déjà existants. Mais en soit, tout ceci ne gâche pas le plaisir du spectateur qui peut être grandement décuplé grâce à la technologie D-BOX, ou 4D, mettant celui-ci au cœur de l'action pour une immersion encore plus totale ce qui est grandement réussi de ce cas là. Le Hobbit : La Bataille Des Cinq Armées est donc une conclusion idéale à ce triptyque et pour Peter Jackson qui fait alors ses au revoir à la fameuse Terre du Milieu en finissant par une note épique et émouvante sur sa fin après 13 ans de bons et loyaux services.
Lucas_Perrier
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le 13 déc. 2014

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