Le Hobbit perd l'âme du Seigneur des Anneaux
On reprend l'histoire là où on l'avait laissée avec un dragon qui décide de passer sa colère sur la ville la plus proche. Première déception du film, mais on pouvait s'en douter, Smaug n'a pas une place très importante dans ce film et est très vite mis de côté. Dommage car à mes yeux ce personnage était follement intéressant et plaisant à suivre. Telle la légende, ses paroles sont envoutantes. Le reste du film s'attachera donc à suivre les nains dans leur folie de l'or menant à la fameuse bataille des cinq armées. Il apparait vite comme une évidence, ne serait-ce que par le titre que cette bataille est la pièce principale de ce film. Je n'ai pas chronométré mais il est évoqué une durée de 45 à 50 minutes de bataille, sur un film de 140 minutes.
J'avoue, je me suis un peu ennuyé. Le film est bien réalisé, l'image est impressionnante et les scènes spectaculaires. Le jeu des acteurs est bon, on se laisse porter par l'histoire. Mais le film n'a pas d'âme. C'était déjà ce que je reprochais au précédent. Il y avait dans Le Seigneur des Anneaux, et aussi un peu dans le premier Hobbit, un effet de grandeur. On était soufflés, impressionnés, portés à l'extase. Des scènes me provoquaient des frissons de plaisir. Rien de cela dans ce dernier, pas de souvenir pour le second Hobbit. Et quel est le point commun à tous ces moments de grandeur ? la musique ! On retrouve dans chaque film du Seigneur des Anneaux des thèmes musicaux forts et porteurs associés à de magnifiques images ou des moments d'émotion intense. Le premier Hobbit, déjà moins impliqué, gardait cette âme. Mais ici, comme dans le Hobbit 2, la musique ne laisse aucune trace. Il n'y a pas de thème mémorable, pas d'image qui marque, juste une débauche d'effets spéciaux et de grandes scènes de bataille.
En parcourant rapidement le livre du Hobbit, je suis tombé sur un passage de l'attaque du dragon sur Lacville. On n'y décrit comme un feu d'artifice. Cela aurait été du plus bel effet dans le film, mais on ne voit que des explosions et des maisons en flamme. Je crois que Peter Jackson a oublié que La Terre du Milieu est aussi un monde de magie et de magnifique nature, pas seulement la guerre et la souffrance.
Je reste fan de son travail, c'est un grand film qui sert une grande histoire. Mais il lui manque la grandeur qu'il y avait dans la première trilogie. Manquait-il la motivation ? peut-être. Aujourd'hui Peter Jackson répète partout qu'il a envie de passer à autre chose.