Juventus de Thorin

Toute l'équipe poursuit le voyage, avec encore et toujours cette vraie fausse question : Arriveront-ils tous au but ?

La mise en scène et le montage présentent des qualités évidentes. Après 4 échauffements en matière, Jackson était fin préparé pour un nouvel exercice...
On retrouve toute la beauté des décors, l'imagination des péripéties et dans celles-ci l'audace de l'action, et parfois... pas tout le temps, mais parfois de très belles scènes qui nous emplissent de bonheur, flirtant presque avec l'extase.
Les connaisseurs seront d'accord, la descente des rapides en tonneaux, par exemple, est spectaculaire. Alliant originalité et richesse rythmique, cette séquence est sans aucun doute l'un des plus beaux accomplissements du film.
Elle ponctue farouchement les deux premières longues heures, tandis que la troisième révèle la merveilleuse rencontre du petit Hobbit et du gigantesque Smaug.
La confrontation s'étire en longueur, tient la promesse de nous montrer un spectaculaire dragon mécontent, donnant aussi l'illusion de pouvoir prendre la place de Bilbo et de surfer sur un fantastique tas de pièces d'or.

Mais passées ces quelques réussites somme toute incontestables, il manque une saveur essentielle au scénario, et qui se fait sentir dans ce volet plus que dans les précédents.
Si Peter Jackson réussit la mise en scène, il se prend les pieds dans le tapis lorsqu'il traite le suspense, littéralement imperceptible, voire même complètement absent...la faute à sa volonté de ne jamais faire endurer aux personnages plus que ce qu'ils sont venus nous montrer, de la beauté, un peu de rêve et guère plus.
L'équipe est exposée aux pires menaces, tantôt prise aux pièges de grosses bestioles poilues, tantôt attaquée par les furieux disciples d'Azog, mais parvient toujours à dribbler les impétuosités pour s'en tirer sans égratignure ni courbature aucune, s'échapant au contraire dans de magnifiques et parfaites chorégraphies.

Malgré un entraînement à l'évidence acharné et la réussite visuelle indéniable, le film reste un peu fade dans son ensemble.
Pourtant, et bien qu'un nouvel opus sortira cette année, il est déjà admis que - Le Hobbit : la désolation de Smaug - est en lice pour le Hobbit d'or.


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