Too much of awesomeness

Critique de 2013

(vu à sa sortie ciné)

(spoils extrêmement légers)

Le contenu à présenter est clairement orienté enfant pour qui a lu Le Hobbit. Difficile d'en faire un récit dark pour adulte si l'on ne compte pas sacrifier des personnages au détriment de l'adaptation.
Difficile donc d'accrocher aux quelques tentatives et effets de réalisation espérant nous faire trembler pour un perso d'autant plus lorsque dans la scène suivante on sourit en voyant Legolas jouer à la marelle sur la tête des nains dans l'attraction des bouées (mais ssssssiiiiiii vous savez, au parc Astérix !).

Oui mais voilà, Peter (Peter Jackson pour les non-intimes) a déjà fait fort, très très fort avec Le Seigneur Des Anneaux et ne peut donc s'empêcher de noyer la gaufrette scénaristique du Hobbit sous une avalanche de chantilly épique, cherchant à toujours faire plus gros, plus grand, plus fort, plus destructeur, plus, plus, plus.

Ici le bât blesse car après avoir ingéré tant de chantilly, la gaufrette (le scénario, suivez un peu) ne suffit pas à justifier une telle débauche d'effets et l'indigestion gagne. Je passe sur la débauche d'effets spéciaux quand Le Seigneur Des Anneaux prenait le risque de filmer des hommes en costume et de vrais décors, ici on se contente d'abuser d'effets numériques au point que certains passages semblent être issus de cut scenes du jeu vidéo à venir.

Je suis un très grand fan de l'adaptation que Peter a fait du Seigneur Des Anneaux et même si j'ai été de ceux qui grinçaient des dents à l'idée que Tom Bombadil ou la libération de la Comté ne seraient pas de la partie, je ne peux que me rappeler à quel point dès les premiers visionnages au ciné je n'avais qu'une envie d'acheter les DVD pour les voir, revoir et encore et encore, même au gré de marathons en versions longues.

Déjà le premier opus de The Hobbit m'avait laissé de marbre à la sortie, ici le second m'a diverti sans pour autant créer cet effet de contentement, d'enivrement du spectateur qui pousse à vouloir s'y replonger.

Je me demande encore si je vais acheter le coffret trilogie DVD lorsqu'il sortira...

Critique de 2018

(vu en Bray)

L'an dernier nous avions entamé l'année avec un revisionnage de tous les Harry Potter, bien après avoir lu les livres avidement et chié allègrement sur leurs adaptations ciné. Cette année, on se tente la trilogie du Hobbit (d'ailleurs je n'ai toujours pas vu le 3).

Bon ici ce sera beaucoup plus rapide comme nouvelle critique. Si l'on a gardé la beauté du précédent on perd clairement en profondeur. A force de vouloir faire du grandiose (il faut bien que chaque film envoie du pâté pour être vendu au ciné et en DVD/Bray) on tombe dans de la démesure.

Ce qui me gênait la première fois (le triangle amoureux) me semble après coup bien moins problématique que des scènes ouvertement pompées sur du Disney, surtout ce passage dans les tonneaux où Legolas fait du parkour allègrement ou encore la bataille entre les nains et Smaug à la fin.

Il y a toujours cette très forte séparation de ton entre une partie du film qui se veut résolument sombre (on va tous mourir ! Sauron est de retour ! Les orcques sont méchants !) et un scénario qui se veut extrêmement léger (Pas un mort dans les persos principaux, les orcques se font décimer avec une aisance qui dément leur dangerosité et Sauron garde Gandalf au chaud plutôt que de lui régler son compte).

Certaines scènes sont brillamment exécutées mais tournent généralement autour de l'arc de Bilbon, qui est aussi celui de l'anneau. On voit son évolution, pas à pas, sa prise de courage et de témérité aidé de l'anneau ainsi que son caractère qui devient plus sombre.

A part ça on ne développe que peu de nains. Sur 14 je vous cite facilement Thorin, Balin (et je me rappelle de son nom grâce à sa tombe dans La Communauté de l'Anneau), Kili (parce que triangle amoureux) et... et... Gloïn (parce que père de Gimli). Sur 6 heures de film, seul un tiers des personnages principaux aura eu une personnalité.

Clairement, les Deus Ex Machina de ce film sont ce qui le dessert le plus et l'empêche AMHA de développer son propos intégralement.

Un bon point par contre est la nuance entre bien et mal. On arrive à un point où plusieurs camps existent (Saroumane vs Gandalf vs Sauron; les Nains vs Bard vs les Orcques) et finalement on en vient à ne plus compter sur un manichéisme primaire façon Disney mais bien sur différentes trames en fonction des possibilités envisagées par chacun.

Si le premier a gagné une étoile après second visionnage, celui-ci ne bouge pas d'un IOTA. A voir ce que donne le 3e opus que je n'ai même pas voulu aller voir au cinéma à l'époque.