Le Seigneur des Anneaux épisode 5: La Désolation de Smaug

(Quelques spoilers risquent de traîner ici et là)

Avant tout je précise que j'ai lu et que je suis un grand fan du conte d'origine.

Revenons en 2012 et la sortie de "The Hobbit an unexpected journey": Presque dix ans après la conclusion du Seigneur des Anneaux qui reste un modèle d'adaptation cinématographique, nous revenions en Terre du Milieu, tout plein de nostalgie et d'impatience. Ce film bien qu'ayant quelques longueurs se releva plutôt sympa, même si par moment Tonton Jackson semblait avoir le cul entre deux chaises: conte ou récit épique? Un Martin Freeman très à l'aise dans son rôle, quelques libertés, un constat global positif... Mais ne nous attardons pas, nous sommes ici pour parler de cette suite tant attendue par les armées de fans.

Replonger dans cet univers est et sera toujours un ravissement tant la qualité visuelle est au rendez-vous, merci à la Nouvelle-Zélande. J'émets des réserves quant aux orcs numériques. La dictature du CGI qui manque franchement d'âme et fait peine à voir face aux maquillages d'il y a 10 ans. Heureusement que face à ça nous avons un Smaug qui peut se targuer d'être le meilleur personnage généré par ordinateur depuis Gollum. Quelques scènes bien rythmées et chorégraphiées (Si je vous dis tonneaux?), Peter arrive encore à nous en mettre plein les mirettes, il abandonne sa casquette de conteur et nous livre un récit épique, Seigneur des Anneaux style. Visuellement parlant, le cahiers des charges est respecté et on prends son pied.

Mais qu'en est t-il du fond? Revenons au titre de cette critique qui résume ce qu'est la trilogie du Seigneur des Anneaux vis à vis de cette "prélogie" : un parasite. Oui un parasite qui se manifeste par un Legolas inutile, encore plus "ninja" malgré dix ans de plus (mais bon pour reprendre Thranduill :"cent ans c'est un battement de cil pour un elfe", alors dix...) et qui a pour seule expression faciale le froncement de sourcil. Notre parasite tant aimé nous envoi une nouvelle couche avec un Sauron qui ne servira qu'à créer des incohérence scénaristiques. J'attends avec impatience la raison qu'ils vont nous pondre pour expliquer le fait que Gandalf ait rien fait pendant les soixante années qui séparent les deux trilogies. Ha, on me souffle dans oreillette que ça permet notamment cet arc à Dol Guldur et justifiant une présence accrue d'un Gandalf qui n'aurait pas du apparaître plus de 10/15 minutes dans le film. Je ne crache pas sur du Ian Mckellen en plus, mais ça pue le cachet à plein nez, mais bon on nous a fait le coup avec Christopher Lee il y a un an, mais étant mon acteur favoris je n'ai pas trop hurlé en revoyant Saroumane.
Oui The Hobbit arrive après le Seigneur, ça se sent mais Peter se devait de faire le lien entre les deux trilogies afin de ne pas perdre une partie de son public et des "easter eggs", ça fait toujours plaisir, sauf que là on frise l'indigestion.
Restons dans les ajouts avec une parenthèse (parmis tant d'autres et pas seulement typographiques =D) rapide sur Tauriel, charmante capitaine de la garde: un personnage plutôt badass qui doit sa présence à une volonté de "féminiser" le casting.Dans la pratique le personnage permet simplement quelques pirouettes supplémentaires et surtout une pseudo-romance totalement inutile car bateau et sous-exploitée. Entre ça, Dol-Guldur et ce long combat contre Smaug (qui lui vaut vraiment le coup) dans l'Erebor on en oublie d'approfondir des personnages (Beorn je voulais vraiment te voir plus de 5 minutes) et des passages (Mirkwood, ses illusions, une errance de plusieurs jours) vraiment importants.

Je passe rapidement sur Esgaroth qui bien qu'indispensable et à l'ambiance bien rendue nous apporte encore une dose d'elfes et d'orcs au cas où il resterai quelques survivants....

Les lecteurs seront ulcérés en constatant que le film se termine à un moment critique, mais surtout qui sent terriblement la fin, sans spoil majeur : nous sommes proches du dénouement et on se demande comment ils vont faire rentrer ce faible nombre de pages en un film de 3 heures (bien que Peter ait montré sa maîtrise dans ce domaine avec les deux premiers films...)

Au moins, cela promet un troisième film très épique et où ils auront tout leur temps pour finir de lier les deux trilogies.

Question importante : Faut-il aller voir ce film? Je pense que oui, The Hobbit II reste un bon divertissement pour tout fan de fantasy. Le fan des anciens films sera aux anges, le fan du livre, selon son niveau de purisme réagira comme moi où se montrera plus tolérant. L'univers peut être une justification amplement suffisante, on a vu mieux, mais on a vu pire. Pour moi cette trilogie du Hobbit sera au Seigneur des Anneaux ce qu'est la prélogie Star Wars à la trilogie originale: des bons films, mais qui peuvent être décevants.

PS : Radaghast servira-t'il un jour ?
Thomas_Akayume
5
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le 19 déc. 2013

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Thomas Akayume

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