Une suite inégale

La désolation de Smaug s'apprêtait à traiter une partie du livre que je préférais. Il s'annonçait plus sombre et mature que le premier volet. Il allait élargir la quête linéaire du premier opus, tout comme Les deux Tours l'avait fait. Et au final, qu'est-ce qu'on a ? Une suite correcte, mais vraiment inégale et surtout incomplète.

Le film est bourré de bonnes volontés. Vouloir étoffer les Elfes en mettant en avant Legolas déjà présent dans l'ancienne trilogie ainsi que rajouter un personnage féminin important qu'est Tauriel, je dis : pourquoi pas ? Autant la deuxième ne me dérange pas, autant Legolas est encore plus caricatural que dans LSDA où il n'était pas le personnage le mieux réussi, ici, c'est simple, c'est une machine à tuer invincible aux lentilles fluorescentes. Une autre bonne volonté est d'essayer de mettre les autres Nains en avant comme Gloïn avec les clins d'oeil ou Kili avec sa relation amoureuse avec Tauriel. Je vais être clair : je ne déteste pas leur relation, je ne déteste pas les deux personnages, au contraire, Kili est même mon Nain préféré, mais il faut le dire : la romance paraît forcée et inutile à l'histoire.

Ce film accumule les personnages secondaires dans un souci de complexité. Certains ont un minimum de classe (Bard) tandis que d'autres frisent le ridicule (Le Maire et son adjoint). Et c'est le problème du film : le montage est assez foireux, le rythme est maladroit et les transitions sont difficiles. Il est difficile de tout suivre, parce que le film ne semble jamais se commencer et jamais se terminer, en témoigne le cliffhanger ridicule de la fin du film (même si il a une certaine classe) là où le premier était un film complet, ce deuxième opus doit clairement être reconsidéré par sa version longue et c'est vraiment dommage.

Pourtant, en tant que quête, La désolation de Smaug contient ses bons moments : la scène avec les Araignées, la scène des Tonneaux, bien que cette deuxième a été décrite comme "Anti-Tolkien" sont prenantes à défaut d'être épiques. Et on arrive à la réussite du film : Smaug. Ce dragon a une voix, un design tel qu'il ne peut être que réussi. Heureusement qu'un film portant ce nom réussit son élément principal et ce, malgré la bataille contre lui totalement inventée là juste pour rallonger le film.

En plus de maladresse, ce film ne se paie pas le luxe d'être mémorable comme le premier, car moins immersive à cause d'une musique beaucoup plus discrète. Donc ce deuxième volet reste pour moi un divertissement plaisant, mais il aurait pu être bien plus.