Constat :

HFR + Peter Jackson = OK.

En effet, avec cet excès de réel que propose le HFR, il est plus difficile de tromper (par déguisement), de manière plastique, le spectateur, habitué à une texture d'image plus lisse et moins net, laissant parfois une trainée voilées dans le mouvement (produit d'une cadence d'images moins rapide).

Cependant, dans le Hobbit, ce surplus de réalité confère à l'image une certaine fantaisie kitsch que je trouve merveilleusement adéquate avec l'univers du film (et celle du livre).

Déjà dans les premières minutes, avec cette accélération de l'image, j'étais sous le charme.
Ma crainte première de voir un petit SDA avait disparu. J'aurais sous les yeux quelque chose d'esthétiquement/techniquement plus couillu.

Probablement parce que c'est un procédé technologique encore frais, mais aussi parce que Peter l'a voulu ainsi, le HFR souligne donc un paradoxe marqué entre une extra-lucidité de l'image capté et tout l’environnement ou le travail plastique : Déguisement, décors, image de synthèse...

Même contraste que les effet spéciaux des vieux films, qui continue de faire vibrer une culture pop-corn et/ou marginale encore nombreuse (dont Peter se déclare faire partie) et qui donne au film une esthétique cheap (miniaturiste) subtilement nostalgique et précieuse.

Esthétique qui tant un peu vers la patte graphique démesurément cartoonesque d'un Blizzard par exemple. Une sensibilité ou mythologie de la fantaisie partagé entre ces 2 géants du divertissement.

Cette texture donne donc réellement une forme/un style propre au film, et semble également créer ou délivrer, par introspection, un discours ou une vision du Cinéma selon Mr. Peter Jackson. Une meta-fiction subtile. Toute une alchimie entre les monstres (marionnette de synthèse), les déguisements, les perruques, les masques, les décors, le maquillage très nuancé et presque affirmé...
Comme si ce regain de fps avait la capacité de sublimer la qualité et le savoir faire des accessoiristes.
On peu enfin voir toute la virtuosité plastique d'un déguisement. Et j'ai trouvé ça superbe.


En gros mon point de vue est de dire que le HFR, au lieu de proposer une image plus crédible fait un peu l'inverse, mais pour le mieux. En effet cela magnifie et met en valeur le déguisement de l'image et apporte ainsi une plasticité guillerette bienvenue pour une histoire enchanteresse.

Le SDA c'était un romantisme lattant, une forme encore sérieuse et académique avec l'utilisation d'une palette de couleur tragique emprunt de fatalité. Alors que le Hobbit est plus moderniste. Les couleurs sont limpide et chatoyante, très net avec du volume et du relief dans les ombres … Je sais pas... Je trouve qu'on est déjà dans la parodie d'un genre. Plus décomplexé formellement.



Autre élément qui m'a enthousiasmé : Les paternes ludiques.

J'entends par là toute les scènes qui nous on fait immédiatement penser au potentiel ludique de l'action.

Je trouve ces scènes très juste pour un divertissement surtout, mais pour la transposition du conte original aussi. D'autant plus qu'elles touchent ma sensibilité de Gamer.
Et ça m'a donc ému de voir des scènes volontairement proche du jeu-vidéo dans ce contexte.

Ma critique s'arrête là (j'ai oublié la moitié de l'histoire, et la musique, superbe, m'a arracher quelques larmes). Super retrouvaille avec la terre du milieu.
Nuinuit
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le 15 déc. 2012

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Elie Belhadjar

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