Avec ce nouveau film de Peter Jackson, qui marque son retour de plein pied en Terre du Milieu, neuf ans après le dernier volet de la trilogie du "Seigneur des Anneaux", il est clair qu'on voyage. Un voyage à la fois esthétique et narratif qui nous balade par la main pendant presque 3 heures.

Nous remontons donc aux origines de la Guerre de l'Anneau, 60 ans en arrière. Et tout a commencé avec Bilbon Sacquet, l'oncle de Frodon. Un Hobbit maniéré, attaché à son foyer propre et douillé et qui voit un jour débarquer chez lui treize Nains en quête de leur Royaume perdu. Aidés par le légendaire Gandalf le Gris, Bilbon accompagne ces Nains errants dans une aventure pleine de rebondissements et de découvertes, à travers les terres hostiles du Pays Sauvage.

Le film commence de façon spectaculaire. Bilbon est un vieux Hobbit qui est train de narrer ses aventures dans son futur Livre Rouge. C'est alors que l'on découvre par l'image comment le Dragon Smaug s'est emparé par la force et le feu du Royaume des Nains d'Erebor, en leur confisquant au passage tous leurs trésors.
Cette première grande séquence est peut être la plus spectaculaire et la plus réussie du film. Les décors sont grandioses, la mise en scène nerveuse et fluide. D'autre part, nous sommes directement happés par la force dévastatrice du Dragon, que nous n'apercevrons qu'en ombre pour l'instant.

De fait, l'entrée en matière est réussie et efficace. Mais le reste du film se construit de manière plus classique. En effet, s'alternent de façon mécanique et répétitive des scènes de dialogue, des séquences de voyage dans de vastes décors (filmées de manière identique) et des scènes de combat. Ce schéma technique fait que l'on s’ennuie un peu par moment et que l'on remarque aisément que le film est long.

Mais un autre point vient contrer mon argument précédent. Le film est beau, très beau. Le cadre est soigné, les effets spéciaux de qualité, les jeux de lumières ajustés. Bref, le voyage visuel est total. De fait, on s'évade volontiers et sans rechigner dans cet univers fantastique, fait de poésie et de magie.
L'avantage est que "Le Hobbit" tranche avec la tonalité générale de la trilogie du "Seigneur des Anneaux". En effet, le film est moins noir, moins sombre et du coup, plus léger, plus humoristique, plus "enfantin". C'est un conte, ce qui fait que le voyage n'est pas seulement visuel, mais aussi narratif. On suit une histoire avec un grand "H".

Pour résumer, Peter Jackson a été généreux et gourmand, dans le bon sens du terme. Même si rien ne surprend ni n'étonne, "Le Hobbit" est un film réussi et qui remplit son contrat : celui de nous faire immerger dans un univers fantasy.
Les combats sont bien réalisés, habilement mis en scène sans non plus nous mettre une claque. L'univers, les monstres, les décors, les ambiances sont travaillés et participent pleinement à la réussite du film. Et puis quel plaisir de retrouver les personnages mythiques de la trilogie ! Qui, de surcroît, n'ont pas pris une ride et qui retrouvent leur personnage respectif avec une grande aisance et facilité.

Ce premier volet se termine de façon brutale, ce qui crée une impatience redoutable pour visualiser la suite. Et si impatience il y a, c'est que le film en question est bon. Merci Jackson.
Théo-C
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le 31 déc. 2012

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Théo-C

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