Hobbit$e$ !

Ah, ce Hobbit ! Nombreux sont les amateurs de Tolkien qui ont débuté leur voyage en Terre du Milieu par Bilbo le Hobbit, très bon livre d'aventure d'environ 300 pages. Cédant à la mode du prequel, la poule aux oeufs d'or de New Line Peter Jackson a obtenu l'autorisation de réaliser une nouvelle trilogie autour du roman de Tolkien, se déroulant une soixantaine d'années avant Le Seigneur des Anneaux (environ 1300 pages). Tout le monde aura deviné où je veux en venir.

Ce qui insufflait, entre autres, son souffle épique au SdA était sa compression. Malgré trois films de plus de 3h, la succession de péripéties d'un bout à l'autre de la Terre du Milieu n'accusait (presque) aucun temps mort. La première erreur de Peter Jackson se trouve là, dans cette dilatation inutile du récit, qui lui fait perdre en intensité ce qu'il gagne en détail. La seconde erreur du Hobbit découle de la première ; on est constamment dans la création de vides, dans un but commercial franchement malhonnête. Et pour combler ces vides, Jackson fait systématiquement appel aux échos du SdA, reprenant à grandes louches des plans, des thèmes musicaux, des situations étrangement similaires. On peut voir ça comme des clins d'oeil fan-service, ou, si l'on aime son verre à moitié vide, comme de la fainéantise et de la facilité.

Malgré tous ses (inévitables) défauts, le film offre au gamin émerveillé devant la première trilogie qui sommeille en chacun de nous un retour plutôt agréable dans l'univers de Tolkien, à condition de tempérer ses attentes.