On peut se demander pourquoi Le Hobbit, le texte qui précède, dans l’œuvre de Tolkien, la trilogie du Seigneur des anneaux, n’avait encore jamais été adapté au cinéma.


Le film reprend donc l’histoire là où la commence Tolkien, à savoir avec Bilbo (aussi appelé Bilbon) Sacquet, l’oncle de Frodon qui, avec ses amis hobbits, Sam, Merry et Pippin, sera le héros de la fameuse trilogie.


A la veille de fêter son 111ème anniversaire, le vieux Bilbon se rappelle comment tout a commencé, 60 ans plus tôt. Il était jeune alors et se trouvait devant sa maison-terrier de Cul-de-Sac (Bagend) à Hobbitbourg dans la Comté, en train de fumer sa pipe, lorsque Gandalf le magicien lui demande s’il voudrait vivre une aventure. Dans un premier temps, Bilbo s’y refuse mais il invite Gandalf à venir prendre le thé le lendemain. Le lendemain, Bilbo, qui s’attend à la visite de Gandalf, est tout surpris de se trouver nez-à-nez avec 13 nains tous plus malpolis les uns que les autres, qui s’invitent sans la moindre gêne dans son terrier douillet et cosy et mettent à sac son garde-manger. Par leur bouche, au milieu des éructations et des mastications, nous apprenons comment la montagne d’Erebor, où se trouvait auparavant le royaume des nains, a été pillée par Smaug le dragon qui les en a chassés et en a fait un peuple errant.


Des signes ont amené les nains à penser que le temps était venu de récupérer leur royaume et leur trésor. Pour cela, ils ont besoin d’un cambrioleur et les hobbits étant connus pour leurs qualités d’agilité et de discrétion, Gandalf leur a suggéré d’inviter Bilbo. Dans un premier temps, ce dernier se refuse à quitter son terrier mais il se ravise une fois les nains partis et les rejoint. Les aventures (et quelles aventures !) commencent et la compagnie va affronter successivement des trolls, des elfes, échapper à la fureur des géants de la montagne, pour tomber entre les griffes d’immondes orques, dont ils seront sauvés in extremis par les aigles géants appelés en renfort par Gandalf.
Entre temps, Bilbo aura rencontré Gollum auquel il échappera en inventant des énigmes et en volant le fameux anneau magique d’invisibilité qu’il lèguera plus tard à Frodo, engageant par là-même ce dernier dans la quête du Seigneur des anneaux.


Le film s’arrête au moment où les nains, Bilbo et Gandalf, déposés en sûreté sur un rocher élevé par les aigles géants amis du magicien, découvrent, dans le lointain, la montagne d’Erebor sous laquelle le dragon Smaug, enfoui sous un tas d’or, se réveille de son sommeil de plusieurs siècles.

Mon opinion sur ce film
Lorsqu’il a été programmé, le spectateur avait le choix entre la version 2 ou 3D. Je l'ai vu en 3D et je vous conseille grandement de faire de même, d'autant que la technique utilisée est beaucoup plus au point que celle basée sur les couleurs rouge et bleu. Il s'agit en fait du premier film à avoir été en HFR 3D, un procédé filmant en 48 images par seconde (au lieu des 24 images/sec. habituelles) avec une caméra spéciale (RED Epic dotée d'une résolution supérieure à tout ce qui a été utilisé à ce jour). Nous sommes équipés depuis relativement peu de temps pour la 3D dans notre ville et j'ai vu peu de films en 3D. Jusqu'à présent, je n'avais pas été entièrement convaincu que cela apportait quelque chose au visionnage mais je dois reconnaître que les effets utilisés dans le Hobbit sont absolument stupéfiants et apportent une dimension totalement nouvelle à ce type de cinéma. Il y a en particulier deux scènes où l'on a l'impression de voir un papillon ou un oiseau voler jusqu'au milieu de la salle qui m'ont paru vraiment remarquables.
Sur le fond, je n'ai rien à dire. J'ai lu Le hobbit il y a pas mal d'années et, si j'ai relu depuis d'autres livres du même auteur (Le Silmarillion, le Seigneur des anneaux), je ne crois pas avoir relu le Hobbit mais je pense que, à part peut-être sur certains détails, Peter Jackson, ne l'a pas trahi. J'ai lu que ce n'était pas l'avis de Christopher Tolkien, le fils de l'auteur, encore plus critique sur cette dernière adaptation qu'il ne l'avait été sur la trilogie. C'est l'éternel problème de l'adaptation de toute œuvre littéraire. Hormis cet aspect de la question, auquel sont confrontés tous les metteurs en scène, qu'il s'agisse de théâtre ou de cinéma, il ne faut pas ignorer la dimension financière de l'affaire, qui doit être colossale. Car la Tolkien Estate, qui gère la succession de l'auteur, est une multinationale qui ne s'en laisse pas « compter »... Je ne veux pas faire de mauvais procès à Christopher Tolkien, dont je ne connais pas les raisons de cette ire contre le dernier film de Peter Jackson, ni si elle est fondée, mais en ce qui me concerne, j'aurais préféré qu'il monte au créneau contre les lamentables traductions de l'œuvre de son père qui ont été publiées en français chez Christian Bourgois.
Pour en revenir au film, à part les scènes de bataille à répétition que j'avais déjà trouvées pénibles dans la trilogie (mais je dois reconnaître qu'elles existent aussi dans les livres de Tolkien et ne sont pas moins pénibles à subir), j'ai été enchanté par la beauté des paysages (beaucoup de décors naturels filmés en Nouvelle-Zélande, patrie de Peter Jackson), les effets spéciaux grandioses (c'est moi qui ait dit ça ?), tout simplement magnifique. Et l'on ne voit pas passer les trois heures du film, ce qui est déjà une sacrée performance !!!
Lorsque le film s'interrompt sur l'œil de Smaug qui s’éveille de son sommeil millénaire, on est tout surpris que ce soit déjà terminé. Deux autres films doivent suivre (et peut-être même peut-être un 4ème ?), de quoi redorer le blason de l'épopée du Seigneur des Anneaux qui avait fini par pâlir (il faut dire que les précédents films datent maintenant d’une 10e d’années). On se prend à rêver de les revoir actualisés pour la 3D tout en sachant qu'il faudrait entièrement les retourner pour pouvoir profiter des dernières techniques dans ce domaine.


Mon classement : Sans doute Martin Freeman, qui joue le rôle de Bilbo, n'a-t-il pas le charisme d'Elijah Wood, qui incarnait le Frodon du Seigneur des anneaux. Mais, à part cela, le film est une réussite, que l’on soit ou non fan d’héroïc-fantasy (à voir en famille).

Roland Comte

Écrit par

Critique lue 926 fois

D'autres avis sur Le Hobbit - Un voyage inattendu

Le Hobbit - Un voyage inattendu
cloneweb
9

My dear Frodo...

Préambule : j'ai vu le film en 24 fps donc pas d'avis sur la 3D HFR. Neuf ans. Il aura fallu neuf années entières pour que Peter Jackson nous transporte une nouvelle fois en Terre du Milieu...

le 7 déc. 2012

228 j'aime

43

Le Hobbit - Un voyage inattendu
Hypérion
7

The Hobbit : La compagnie du Hobbit

Plus de dix ans après avoir vu à l'écran naitre sous nos yeux ébahis une communauté de héros hétéroclites rassemblée pour trimbaler un anneau jusqu'à la Montagne du Destin, voilà qu'une histoire...

le 14 déc. 2012

162 j'aime

15

Le Hobbit - Un voyage inattendu
Torpenn
4

La balade de l'amer salé

Cet été, par inadvertance, je me suis oublié pour la douzième ou treizième fois dans les pages de ce joli petit Tolkien pour y retrouver tout ce qui en fait le charme, tout ce qu'il partage avec sa...

le 24 déc. 2012

152 j'aime

67

Du même critique

Sibyl
Roland_Comte
4

Brouillon et nombriliste

Sibyl (Virginie Efira), psychothérapeute, décide d’arrêter l’exercice de sa profession pour revenir à sa première passion : l'écriture. Néanmoins, alors qu’elle a annoncé à ses patients qu’elle...

le 26 mai 2019

11 j'aime

6

Les Enfants de Timpelbach
Roland_Comte
8

La république des enfants

Les critiques des revues ou des sites spécialisés sur le cinéma n’ont généralement pas épargné ce film, sans doute trop atypique pour eux, mais cela ne saurait me surprendre tant ils adorent pouvoir...

le 11 nov. 2023

9 j'aime

Et au milieu coule une rivière
Roland_Comte
9

Ne croyez pas qu'un film sur la pêche à la mouche soit forcément ennuyeux;

L'action se déroule dans le Montana, au début du XXème siècle. Le film est fidèle au livre, en grande partie autobiographique, de Norman Maclean : nés dans une famille presbytérienne du Montana, deux...

le 19 déc. 2014

8 j'aime