Le salut par les Nains

En décalage avec les précédents opus, le Hobbit n’en reste pas moins, une magnifique immersion dans l’univers de Peter Jackson. Des personnages charismatiques, un monde multiculturel, une histoire prenante, tous les ingrédients sont là pour scotcher le spectateur.
Sans verser dans la copie de la trilogie du Seigneur des Anneaux, Jackson a su se renouveler. Malgré tout, on reste déçu par le manque d’intensité, de drame ou de profondeur, bien présents dans la trilogie de l’Anneau. Le fan sera sans doute déçu, ayant à l’image les films précédents. Mais à y regarder de plus près, le pari était risqué et il est réussi. Bilbon nous emporte tout au long du film par sa naïveté et son humour maladroit. Un personnage qui se marie bien avec la bande des Nains. Ces derniers de par leur histoire sont le moteur principal du film. Assimilés à un peuple dépossédé de sa terre, les Nains offrent de multiples parallèles avec la réalité. Peuple opprimé, chassé et en infériorité face à l’ennemi, les nains ressemblent fortement à ces minorités qui combattent pour défendre leurs valeurs, leurs terres. Avec le courage, la solidarité, l’abnégation, Peter Jackson a touché juste, grâce à la mise en lumière de ces valeurs perdues de nos jours. A la manière des écossais face aux Anglais, des Corses face aux Français, des Basques face aux espagnols, le peuple nain résiste face à l’oppresseur(les Orques et le dragon). Portés par une noble quête, ces Nains sont à la fois attachants et source d’empathie pour le spectateur. Bien sûr, le film ne se résume pas à ce constat. La beauté des paysages, la personnalité des personnages, les effets spéciaux sont aussi des atouts indéniables de cet opus. Un épisode réussi, qui ne surfe pas sur le superficiel tout en gardant une partie de l’univers du Seigneur des Anneaux. Mais le seul regret réside dans le fait que cet épisode n’arrive pas au niveau de la célèbre Trilogie. La barre était déjà bien trop haute.