Près de 10 ans après la trilogie de l'anneau, Peter Jackson revient dans la Terre du Milieu pour réaliser trois nouveaux films, basés sur Bilbon le Hobbit, et qui vont avoir des parties inédites par rapport au bouquin (qui est assez peu épais) pour faire la jonction avec le Seigneur des anneaux.

Ce premier film revient sur les motivations qui ont amené Bilbon Sacquet à quitter Cul-de-Sac pour vivre la grande aventure auprès de 13 nains et de Gandalf et sauver Le Royaume Perdu.
Autant l'évacuer tout de suite, le film est assez peu fidèle au livre, car si la trame principale reste la même, les changements externes sont beaucoup plus importants, car on y voit des personnages qui ne figuraient pas dans le livre, comme Frodon et Saroumane qui font une petite apparition.
Mais je ne suis pas un ayatollah de la fidélité, car c'est en la pervertissant qu'on peut donner de bons résultats. Vous l'aurez compris, j'ai aimé ce film, même si je suis le premier à pointer des défauts assez gênants, même si ils peuvent être évacués dans les suites.

Tout d'abord, il y a un gros problème de rythme au départ, qui fait que l'histoire met extrêmement longtemps à démarrer. L'histoire originale étant écrite pour un public un peu plus jeune, on a droit à plus d'humour, car tels les nains de Disney, plusieurs des 13 nains du groupe sont des farceurs, ou ont des faciès assez marrants, mais on a du mal à en retenir car ils sont souvent évacués, je retiens juste Thorin, qui est le chef de la tribu. Mais voilà, ça n'est pas un défaut forcément rédibihitoire, on a encore deux films pour les connaitre.

Mais si Le Hobbit a tant fait parler de lui, c'est grâce à son procédé inédit qui fait que le film est sur 48 images par seconde (HFR) au lieu de 24 habituellement. Même si c'est un gadget, dans le sens où ça n'améliore pas ou ne dénature pas le film, c'est quand même assez impressionnant de voir une telle fluidité au cinéma, et donne une grande sensation de liberté, voire de véracité ; on a vraiment l'impression de voir "vivre" les personnages à travers leurs personnages. Cependant, il y a quelques travellings qui posent un souci car on voit clairement une sorte de saccade se dérouler à l'écran, et certains SFX (clairement effectués pour du 24 images/s) ont l'air d'être au ralenti, à l'image des flammes qu'on voit au début du film.
Je me doute bien que ce procédé ne sera pas appliqué à tous les films, car ça coûte très cher à mettre en place, mais ça donne une idée de ce que pourrait être l'avenir au cinéma, avec la 3D.
D'ailleurs, cette dernière est bien utilisée et, du fait que l'image sans lunettes y est plus claire que d'habitude, on ne perd pas tant que ça dans le visuel. Mais quelle profondeur de champ ! Jackson ne s'est quand même pas empêché de nous agrémenter de quelques effets de jaillissements qui font assez mouche.

Mais si je dois dire le grand plaisir que j'ai eu à voir Le hobbit, c'est pour la douce sensation de revenir en 2001, 2002, 2003, années où la trilogie de l'anneau m'émerveillait sur grand écran, et qu'on avait droit à un sens du spectaculaire assez démentiel, en donnant l'impression qu'on assistait à du grand spectacle.
A ce titre, si j'émettais des réserves sur les deux premiers tiers du film, la dernière heure, qui se passe dans une caverne, est tout simplement fantastique, pas seulement pour l'action et les personnages assez bigarrés que l'on rencontre, mais pour la fameuse scène des devinettes qui va marquer l'apparition du "précieux", ainsi que d'un certain anneau. Si ce passage vous avait plu dans le livre, vous allez tripper quand vous le verrez dans le film !

Orné de plusieurs personnages du Seigneur des anneaux que l'on revoit ici pour de petits rôles (Galadriel, Elrond, Saroumane, Frodon), Gandalf est très présent dans l'histoire, et il faut saluer la malice avec laquelle Ian McKellen reprend son rôle, car il prend très à coeur son rôle de guide (spirituel), dont on peut voir un mirroir entre Bilbon et Frodon quand il sera avec chacun d'entre eux.
Ian Holm reprend son rôle de Bilbon âgé, mais c'est Martin Freeman qui l'incarne durant sa jeunesse et dans cette quête initiatique, et le fait qu'il soit assez peu connu (au cinéma, car il a joué dans plein de séries TV, The Office et Sherlock en tête) donne une certaine fraicheur au rôle. C'est un peu le cas pour l'ensemble des nains, dont je ne connais aucun des acteurs, y compris Richard Armitage qui joue le chef, et qui a tout pour se révéler dans les prochains films.

Quant à la réalisation, dix ans se sont écoulés, et si ça se voit un peu avec les décors numériques qui sont plus présents, Peter Jackson n'a pas tellement modifié sa façon de tourner, avec desp lans souvent spectaculaires, comme ces plans aériens où les héros paraissent si petits face à l'immensité du décor (néozelandais), souvent magnifique il faut dire.
Howard Shore reprend aussi la musique, avec plusieurs thèmes déjà utilisés dans Le seigneur des anneaux, mais il y en a certains qui donnent le frisson.

Le hobbit est un film où l'on marche beaucoup, où l'on chante, où on rit, mais c'est un film finalement très généreux, spectaculaire vers la fin, et diablement prometteur pour des suites que j'attends désormais beaucoup.
Boubakar
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le 15 déc. 2012

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Boubakar

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