Tout d'abord, à l'attention des lecteurs de cette critique, si vous comptez aller voir ce film, munissez-vous d'un ouvrage sur la politique au XIXème siècle ou révisez vos classiques. Car oui, "Le jeune Karl Marx" n'a rien d'une oeuvre vulgarisée ou du moins, accessible au commun des mortels. Alors si vous ne connaissez pas Proudhon, Engels et Bakounine, ce film va vous assommer du début à la fin. Ce point pourrait paraître anodin (beaucoup de films historiques regorgent de personnages peu connus du grand public et sont à peine développer dans les oeuvres susdiets) mais révèle pourtant le boulet que traîne le nouveau film de Raoul Peck. Beaucoup trop référencé et théorique, "Le jeune Karl Marx" est avant tout un film d'initiés ce qui est dommage lorsque l'on traite d'un homme qui lutte pour le peuple ouvrier et les prolétaires en général. La majeure partie du film est ainsi composée de scènes assommantes où les divers théoriciens, qui nous sont successivement présentés, palabrent longuement sur des choses qui nous parlent, d'autres moins, le tout dans une atmosphère et un ton narratif incroyablement neutre. La déception est grande, surtout que le film prend une toute autre ampleur lorsqu'il confronte les ouvriers d'une usine à leur patron tyrannique ou encore lorsque Marx affronte verbalement un riche bourgeois usant allègrement du travail des enfants pour battre la concurrence. Mais ces scènes sont trop peu nombreuses et le récit s'enferme dans une espèce de club où tout les grands penseurs anarchistes et communistes du XIXème siècle se congratulent ou se dénigrent. Reste des performances d'acteurs habitées et un générique de fin plutôt sympa. Léger quand on prend l'ampleur de l'entreprise.