Le jour d’après (2017) - 그 후 / 92 min.
Réalisateur : Hong Sang-Soo – 홍상수.
Acteurs principaux : Kim Min-Hee – 김민희 ; Kim Sae-Byuk – 김새벽 ; Kwon Hae-Hyo – 권해효 ;
Mots-clefs : Corée ; Infidélité ; Quotidien.
Le pitch :
Bongwan, directeur d'une maison d'édition, a trompé sa femme avec son employée. Au cours d'une journée, la lâcheté de Bongwan va provoquer les humiliations successives de chacune des femmes qui l’entourent.
Premières impressions :
En 2017 ce ne sont pas moins de trois Hong Sang-Soo qui sortent sur les écrans français, une année particulièrement inspirante pour le réalisateur prolixe qui aura donc réalisé vingt-et-un long métrages depuis Le Jour où le cochon est tombé dans le puits, son premier film en 1996. Avec « Le jour d’après », Hong Sang-Soo signe son vingtième film, un opus en noir et blanc sélectionné à Cannes. Un film assez léger que j’ai globalement apprécié à la façon d’un bon ami qui ne nous surprend pas, mais dont la compagnie est agréable.
Comme d’habitude Hong Sang-soo nous présente une énième variation du triangle amoureux, une histoire très banale d’un homme marié qui trompe sa femme et qui recrute une jeune et jolie employée histoire de se complexifier encore un peu plus la vie. L’essentiel de l’action se constitue de dialogues entre les protagonistes qui se déroulent, comme d’habitude, au bureau, dans la rue ou au café/restaurant. Léger changement cosmétique, pour une fois le personnage masculin de l’histoire n’est pas un réalisateur, mais le directeur d’une petite maison d’édition, ce qui revient peu ou prou au même (Hong Sang-Soo se limite généralement au métier de réalisateur pour ses personnages masculins car il s’agit du métier qu’il connaît le mieux dit-il en interviews).
On notera la malice du réalisateur de ne pas donner le rôle de l’amante à l’envoûtante Kim Min-Hee, sa maîtresse à la vie. Malgré le scandale généré l’an dernier en Corée du Sud par leur relation, Hong Sang Soo continue à faire tourner sa muse puisqu’elle était également à l’affiche de On the Beach at Night Alone en février dernier. On ne peut pas vraiment lui donner tort tant il sait filmer parfaitement l’actrice de Mademoiselle et celle-ci rayonne encore plus sous sa caméra que sous celle de Park Chan-Wook. J’ai également apprécié le jeu de Kwon Hae-Hyo qui joue le personnage central masculin. L’acteur est un habitué aux petits rôles que j’avais entre aperçu dans Venus Talk, un mauvais film sur la sexualité féminine en Corée, et Sword in the moon, un mauvais film historique.
Concernant les bons points, notons que le film fait seulement une heure et demi, une durée appréciable pour ne pas trouver le temps long malgré un rythme assez lent. Par ailleurs Hong Sang-Soo termine son film au bon moment et nous évite l’écueil actuel du film interminable aux cinq scènes finales. Concernant les points faibles, on peut soulever la musique monotone qui ressemble à s’y méprendre à celle de ses autres films. On peut également regretter l’insertion de quelques scènes de flashbacks totalement inutiles à la narration et qui viennent embrouiller la lisibilité du film. Je me demande d’ailleurs toujours s’il ne s’agit pas de scènes de réalités alternatives…
Pour conclure, « Le jour d’après » est un bon Hong Sang-Soo certainement inspiré par son idylle avec Kim Min-Hee. Si le film ne convaincra pas les spectateurs à la recherche de grand spectacle, je pense qu’il sera apprécié par les amateurs de films contemplatifs et sensibles. Je pense également que le film peut constituer un bon point d’entrée à l’œuvre du réalisateur indépendant.
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