Le Jour des Fous est une petite série B assez typique des années 80 qui surfe avec opportunisme sur la vague du slasher pour plonger avec un budget minime et un opportunisme maximal une bande d'adolescents de plus de 30 ans face à un tueur masqué. Il ne fallait pas moins de trois réalisateur / scénaristes pour venir à bout du projet et ce sont Peter Mackenzie Litten, Mark Ezra et George Dugdale qui s'y colle ici afin de transformer un décor et un casting britannique en une soit disant production typiquement américaine.
Le jour des Fous s'appuie sur un récit des plus classiques et bateau avec un lycéen timide à lunettes victime de mauvaise blagues dont l'une va totalement dégénérer. Des années plus tard la victime revient assouvir sa vengeance lors d'une réunion d'anciens élèves durant laquelle il pourra éliminer un par un ses anciens bourreaux.
Même si le film provoque une certaine nostalgie, Le Jour des Fous reste une production assez médiocre qui ne marquera pas vraiment les esprits à part peut être pour quelques mises à mort graphiquement réussies et la figure du tueur avec son masque de bouffon à grelots souvent filmé comme une ombre inquiétante. Pour le reste il faut bien reconnaître que le casting est globalement très moyen, que l'histoire poussive tire à la ligne et que l'ambiance n'est pas bien folichonne non plus. On sent même que sur la fin le film rame terriblement pour atteindre les 90 minutes avec ses fins multiples (pas moins de quatre) et surtout une longue course poursuite entre la last girl standing et le tueur qui semble un peu s'éterniser le long des couloirs du lycée. Une séquence qui d'ailleurs a été totalement improvisée sur le tournage lorsque les réalisateur et le producteur ont compris que leur film ne dépassait pas les 77 minutes. Il ne faudra pas non plus être trop cartésien ni pointilleux pour croire certains aspects franchement tirés par les cheveux de la vengeance de notre ancienne victime et accepter par exemple que l'on trouve dans ce lycée des baignoires et des tracteurs tondeuses. Le film est produit par Dick Randall qui étale fièrement lors d'une scène les affiches de ses plus grands succès que sont Supersonic Man et Le Sadique à la Tronçonneuse pour une petite séance d'auto-promotion totalement gratuite. On retrouve au générique la très jolie Caroline Munro (Maniac - Dracula 73 - L'abominable Docteur Phibes) qui reste d'ailleurs la seule et unique tête d'affiche du film. Le Jour des Fous rempli scolairement et sans imagination son contrat de petit slasher basique et appliqué avec ses adolescents farceurs et crétins, ses mise à mort régulières, ses plans nichons plus ou moins gratuit et ses quelques jumps scares un peu foireux.
Le Jour des Fous est loin d'être un monument du genre , juste un petit film fauché et sympathique sans idées ni fulgurances mais qui permet de passer un bon moment