Robert Downey Jr tient son personnage depuis le succès d'Iron Man et le décline dans tout ses films, quelque soit le genre, le contexte, l'époque ou le lieu. Mais en dehors de son rôle de super-héros, il fonctionne toujours en duo, comme dans Sherlock Holmes et Date Limite, avec Jude Law et Zach Galifianakis. Cette fois-ci, il s'associe à un immense acteur, Robert Duvall, un duo père/fils, qui est la seule bonne raison de suivre ce film des plus classique.

Robert Downey Jr est un avocat cynique de Chicago. En une scène dans les toilettes, il définit son personnage. Avant que l'on découvre une autre facette, moins reluisante, d'un homme au bord du divorce et pas assez présent pour son adorable fille. Le décès de sa mère, va le ramener dans sa ville natale de L’Indiana, ou il va retrouver ses deux frères Vincent d'Onofrio et Jeremy Strong, mais surtout son père Robert Duvall. Ce dernier est un juge intègre, mais un père dur et froid. Les retrouvailles avec sa famille, ne va pas être facile, surtout que son père est soupçonné d'un meurtre. Le séjour, sera plus long que prévu.

Le film se résume à la relation père/fils entre Robert Duvall et Robert Downey Jr, les autres personnages sont seulement là pour les entourer et les faire briller. C'est bien dommage, si l'histoire est classique, elle aurait gagner en intérêt en donnant plus de profondeur aux rôles secondaires.
Vincent D'Onofrio ne semble pas vraiment à l'aise dans son rôle de frère aîné. Son jeu est excessif, à l'image de son visage bouffi. Peu importe les raisons, ce n'est pas le premier acteur à subir les affres du temps pour diverses raisons, Kathleen Turner a réussi à retrouver une place à Hollywood, en jouant de ses problèmes de santé et de poids. On sent qu'il porte le poids des années sur ses épaules, en tant qu’aîné, comme s'il s'était sacrifié pour permettre à Robert Downey Jr d'avoir un avenir meilleur, loin de cette famille avec qui il avait coupé les ponts. En cela, l'histoire ressemble au récent "C'est ici que l'on se quitte", sauf que c'était le décès du père, qui rassemblait la famille. Jeremy Strong est touchant en frère handicapé, mais comme son aîné, on ne lui donne pas assez de place pour s'intéresser vraiment à lui. Mais pire encore, c'est l'absence de femmes, qui pénalise ce film, trop masculin.
Certes, il y a Vera Farmiga, en ex de Robert Downey Jr, pour donner un petit côté romantique à l'histoire, mais c'est superficiel et n'apporte pas vraiment grand chose au film. Sa fille ne fait que passer, pour donner un peu de piment à la trame. Les autres femmes sont effacées, comme celle de Vincent D'Onofrio servant uniquement de plante verte.

On en revient au duo Robert Duvall/Robert Downey Jr, le père et le fils, qui se ressemblent plus, qu'ils ne le pensent. on le voit dans les rapports de Robert Downey Jr avec sa fille, répétant les mêmes gestes affectifs, l'un envers l'autre. Avec aussi cette opposition campagne/ville. La campagne est belle et naturelle, les gens sont plus avenants, la vie est meilleure, alors que la ville est superficielle. C'est toujours le même discours, sans oublier que la famille, c'est le plus important.
Déjà que le film est classique, il est aussi mièvre, mais offre aussi de beaux moments, comme celle de la salle de bains. Elle est le sommet d'une histoire bien plate. Comme ce procès, tant attendu, avec le duel Robert Downey Jr face à Billy Bob Thornton, aussi passionnant que dans un épisode de "Law & Order". Le second imitant le premier, en reprenant son personnage de "Fargo". Cela manque d'originalité, on ne sera jamais surpris ou bousculer.

C'est un exploit de faire un film de 2h20 avec une histoire aussi simple. Cela se regarde, mais cela semble souvent long et parfois, vain. Les plans sont beaux, c'est bien mis en lumière, même si le réalisateur David Dobkin en abuse, en éclairant le tribunal et la maison familiale, par le biais de ces fenêtres illuminées par les rayons du soleil. Mais cela reste fade, face aux films sortis dernièrement, comme "A most violent year", "Whiplash" ou "Foxcatcher", ou c'est du travail d'orfèvre. Certes, la comparaison n'est pas très judicieuse, mais c'est pour souligné le manque de beauté formelle dans ce film.

C'est finalement un film avec un duo d'acteurs prestigieux, dont Robert Duvall nominé à l'oscar du meilleur second rôle, qui se laisse suivre sans déplaisir, mais sans être vraiment passionnant.
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le 26 févr. 2015

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Laurent Doe

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