Après avoir gagné quelques sous en jouant à la boite de fer chez Marvel, Robert Downey Jr a eu la bonne idée de créer une boite de production, en compagnie de son épouse, afin de faire les films qu'il veut.
Le premier (d'une longue série ?) s'appelle Le juge, et parle d'un avocat qui revient dans sa ville natale pour assister aux funérailles de sa mère. Son animosité vis-à-vis de son père est toujours là, et si ce dernier est juge, est impliqué dans un meurtre, poussant le fils à le défendre malgré leurs différends.
Autant le dire tout de suite , j’idolâtre Robert Duvall, un des plus grands acteurs américains, et ce qu'il fait dans ce film est tout simplement magnifique. Il est un père vieillissant, rongé par la maladie, mais qui tient tête à son fils, ce dernier lui reprochant de l'avoir laissé tomber durant son enfance au profit de son métier. C'est quand il va voir que malgré les apparences, son père semble se fragiliser qu'il va se rendre compte que ce procès peut malgré tout les rapprocher.
Duvall est un acteur qui n'ignore pas son âge, et les tourments qu'on peut vivre, en laissant exposer les premiers symptômes d'une lente dégénérescence, comme une scène bouleversante où le fils va voir son père incontinent, et va être contraint de le laver, en se rendant compte, en le déshabillant, qu'il a également déféqué. J'ai trouvé ça vraiment poignant, bien loin tout de l'impudeur, et c'est là qu'on voit la fragilité se faire chez cet homme que rien ne laissait paraitre.
Évidemment, à côté de Robert Duvall, tout le monde est un peu en-dessous, à commencer par Robert Downey Jr qui semble ne pas s'être départi de son personnage de Tony Stark. Cela dit, il est pas mal, tout comme Vera Farminga, Vincent D'Onofrio, Billy Bob Thornton, Jeremy Strong ou encore Dax Shepard.
Le côté cynique du personnage de Robert Downey Jr fait qu'on peut sourire, mais ce qui frappe avant tout, c'est voir ainsi Robert Duvall....
Quant à la lumière, il est à noter qu'elle est signée Janusz Kaminski, et bien entendu, ça rappelle tout de suite ce qu'il fait chez Spielberg ; ainsi, les scènes au tribunal, filmées dans la pénombre, rappellent fortement celles du Pont des espions.
Pour l'histoire proprement dite, ça n'est pas non plus d'une folle originalité, d'autant plus que c'est très long (2h15 !), car ça donne l'impression que le réalisateur a voulu en rajouter encore et encore, comme la scène de la tempête.
Il m'arrive de voir des films juste pour la présence d'un acteur que j'apprécie ; et c'est ça pour Le juge. Ça n'a rien d'inoubliable, mais c'est absolument à voir pour qui aime Robert Duvall.