Ca fait un bon bout de temps que je veux voir ce film.
Patrick Dewaere en est la principale raison, Yves Boisset la seconde.
Peu après Dupont Lajoie, le réalisateur engagé reprend du service en s'attaquant aux affres du système. Politique et judiciaire.
S'inspirant d'affaires de l'époque, Boisset et son scénariste créent de toute pièce son personnage de juge sans peur qui se soulève contre l'autorité et combat les injustices en ignorant les menaces dont il est la cible. A noter toutefois que le sobriquet utilisé n'a rien d'anodin.
Mandaté sur une simple affaire de braquage, il se rend bien vite compte que le poisson est bien plus gros qu'il n'y paraît. Pour filer la métaphore, il ne va pas lâcher la canne pour le laisser fuir mais s'accrocher au moulinet jusqu'à le remonter complètement. S'il risque d'y laisser des plumes, il n'y pense même pas. Même ses relations privées passent après.
Dewaere est dans une période personnelle très difficile et donne une ampleur et une profondeur à fleur de peau au personnage, à la fois fébrile et en retrait. Il lui donne cette instabilité inquiétante.
On taxe souvent Boisset de partisanisme. Il ne fait que confronter le spectateur au manipulations du pouvoir et de l'argent.
L'histoire d'amour, un peu pâlichonne est laissée au second plan pour assure l'humanité du juge qui redevient alors Jean-Marie.
Les acteurs, écrasés par Dewaere ne sont pourtant pas à oublier. Aurore Clément, Philippe Léotard, qui incarne ici un flic scrupuleux au service de ses concitoyens sont très bons.
Un bien bel exemple du cinéma politique comme on en fait de moins en moins.
Passionnant !