Je confondais déjà les souvenirs vagues qui me restent de Hunger Games et Divergente, mais voilà un autre candidat à l'amalgame, qui nous ressort exactement les mêmes ingrédients : des ados au regard torve face à des épreuves plus grandes qu'eux qui vont les révéler à eux-mêmes, face à un monde d'adulte impitoyable, le plus souvent frappé par une ou deux malédictions bien senties. Une sorte d'archétype culturel de notre époque, donc, loin d'être exempt de tout défaut. Je ne m'attarde pas sur le manichéisme, c'est de l'âge du public ciblé. Par contre, je vais peut-être dire un peu plus de deux mots sur la direction d'acteurs... certes, travailler avec des enfants n'a jamais été une sinécure, mais les plus jeunes révèlent parfois des trésors de naturel alors que les ados, tout pleins d'eux-mêmes et farcis de certitudes ineptes sur ce que signifie agir en homme, par exemple, sont un peu l'équivalent d'une voiture télécommandée qu'on conduirait depuis le sous-sol les yeux bandés et une main attachée dans le dos. Résultat, ils se tiennent là, plantés comme des poireaux, la nuque amidonnée, tout fiers de leur musculature toute neuve, glabres et embarrassés par leurs mains, les mâchoires serrées parce que ça fait viril, à fixer trop longuement leur interlocuteur ou le problème qui se présente à eux, sous l'effet de la surprise, de la colère, de l'émotion, c'est tout pareil. Et nous, on s'ennuie parce qu'on n'a rien à regarder, en fait, malgré la débauche d'effets spéciaux et les assez bonnes idées du scénario. Et on se prend à penser aux trésors d'interprétation de Santa Barbara dans les années 80, où Robin Wright, qui avait encore tout à apprendre, faisait figure d'actrice shakespearienne comparée aux têtards que l'on contemple avec incrédulité dans leur aquarium. Et le pire, c'est la fille. Déjà, elle est toute seule au milieu de 50 gars, comme d'habs, mais en plus, elle ne joue qu'un rôle satellitaire à force d'être périphérique. Et on jurerait un clone de la nana hagarde de Twilight, un gage de mort cérébrale certaine...

Créée

le 21 oct. 2016

Critique lue 184 fois

Critique lue 184 fois

D'autres avis sur Le Labyrinthe

Le Labyrinthe
Vivienn
6

Sa Majesté des Morts

"Le Labyrinthe" c’est, à l’origine, un roman de James Dashner, premier tome de la trilogie "The Maze Runner" ("L’Épreuve" en français), publiée à peu près en même temps qu’"Hunger Games". Pourquoi...

le 26 sept. 2014

178 j'aime

30

Le Labyrinthe
Swzn
2

C'est pas ma salle, mon colonel.

A la base, je devais aller voir John Wick. Des flingues, des russes, des bars à putes, un chiot et Keanu Reeves, la recette toute-prête pour se vider le cerveau. Manque juste la pizza et la bière...

Par

le 31 oct. 2014

136 j'aime

24

Le Labyrinthe
SpyRiteFr
7

Pourquoi il n'est pas si mauvais ?

C'est assez simple. En allant au cinéma, on s'attend pas à un grand film. La principale différence entre ce film et Hunger Games ou autre, c'est la prétention. Le film ne se vend pas pour ce qu'il...

le 16 oct. 2014

68 j'aime

1

Du même critique

Watchmen
ChristineDeschamps
5

Critique de Watchmen par Christine Deschamps

Il va vraiment falloir que je relise le somptueux roman graphique anglais pour aller exhumer à la pince à épiler les références étalées dans ce gloubiboulga pas toujours très digeste, qui recèle...

le 18 déc. 2019

20 j'aime

3

Chernobyl
ChristineDeschamps
9

Critique de Chernobyl par Christine Deschamps

Je ne peux guère prétendre y entendre quoi que ce soit à la fission nucléaire et, comme pas mal de gens, je présume, je suis bien contente d'avoir de l'électricité en quantité tout en étant...

le 9 sept. 2019

13 j'aime

5

La Vérité sur l'affaire Harry Québert
ChristineDeschamps
2

Critique de La Vérité sur l'affaire Harry Québert par Christine Deschamps

Un livre que j'avais vraiment dévoré adapté en minisérie par le maître Jean-Jacques Annaud. Il y avait de quoi être impatiente, même sans avoir vu le moindre teaser indécent de TF1, chaîne dont je...

le 24 déc. 2018

9 j'aime

3